Un léger accrochage, somme toute. À Marseille, Yvon Berland, tête de liste LREM pour les prochaines élections municipales, s’est violemment emporté contre un journaliste des Échos, suite à un article paru lundi 10 février dépeignant une campagne « qui tourne mal ». Certainement surpris par cette prise de position de la part d’un journaliste, Yvon Berland a tenu à défendre son idéal de campagne en lui adressant un SMS pour le moins étonnant : « je vais te mettre la tête dans le cul ». L’élu s’est depuis excusé.
Nous avions le candidat #LREM qui disait :
➡️ »Je vais niquer ta race ».On a désormais celui qui dit :
➡️ »Je vais te mettre la tête dans le cul ».C’est fin, léger : on sent des candidats à la réflexion mesurée, pleine d’empathie.https://t.co/eabS1VjeZc
— Maxime Moulin (@MXmoulin) February 12, 2020
L’imminence des prochaines élections municipales rendrait-elle la Macronie nerveuse ? Quelques jours seulement après la violente altercation verbale entre le candidat LREM Daly N’Diaye à la mairie de Vitry-sur-Seine et des opposants, c’est au tour du candidat LREM de Marseille de s’adonner à la pratique du débat républicain. Après avoir pris connaissance d’un article publié dans Les Échos critiquant la campagne de ce dernier, Yvon Berland s’est empressé de contacter par téléphone le journaliste Paul Molga responsable de cette insolence. Plusieurs insultes et menaces ont alors fusé de la part de l’impétueux élu, qui a par la suite envoyé le SMS suivant au journaliste : « merci pour cet article. Tu me donnes une telle énergie que je vais te mettre la tête dans le cul ». Surpris, le journaliste a aussitôt dénoncé ces menaces à sa direction, qui a elle-même contacté Stanislas Guérini, délégué général LREM, afin de communiquer sur les agissements du petit nouveau Yvon Berland, membre de la Macronie depuis à peine huit mois et ne disposant, certainement, pas encore des codes républicains du dialogue.
« J’ai exprimé auprès de ce dernier [@PaulMolga] une vive réaction ». Retrouvez mon communiqué de presse ⤵️ pic.twitter.com/ipI77jXFI0
— Yvon BERLAND (@YvonBerland) February 11, 2020
Pressé par sa hiérarchie, le marcheur de 69 ans auteur de ces attaques a publié hier sur son compte Twitter un communiqué où il y déclare « s’excuser sincèrement ». Il justifie alors une « vive réaction » qui serait le « fruit du sentiment d’injustice qui [l’a] alors immédiatement saisi » et évoque une réaction « disproportionnée ». Il dénonce également la volonté du journaliste d’avoir « étrillé la campagne » que son équipe et lui-même mènent « collectivement et ardemment ». Dans son article, le journaliste Paul Molga avait notamment décrit un problème de casting, où un candidat « inconnu du grand public » tente de promouvoir un « programme qui manque de mordant ».
#Macron à ses troupes : «Soyez fiers d’être amateurs !»#EmmanuelMacron #LREM
➡️ https://t.co/dMXNMlzWY9 pic.twitter.com/JBULL7DTrX
— RT France (@RTenfrancais) February 12, 2020
Parallèlement, à l’occasion d’une conférence sur le handicap hier à l’Élysée, le président de la République Emmanuel Macron a mis en garde ses députés contre les « aventures personnelles ». Il a notamment incité ses disciples à assumer leur manque de professionnalisme : « si les professionnels, ce sont ceux qu’on a virés il y a deux ans et demi, et que les amateurs c’est vous, alors soyez fiers d’être amateurs ! », a-t-il déclaré. A croire qu’Yvon Berland aurait anticipé son discours et l’aurait pris au mot !
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