Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé que, dès 2022, les « trajets domicile-travail seront gratuits pour les policiers, s’ils sont armés et s’ils se signalent au chef de bord ». Leur trajet privé seront également remboursés à hauteur de 75%.
Depuis l’avènement des Gilets Jaunes, tout le monde a compris que la Macronie avait très peur d’une révolte populaire. De nombreux observateurs ont d’ailleurs eu l’impression que ce pouvoir ne reposait plus que sur la protection de la police. Partant de cette hypothèse, beaucoup n’ont pas manqué de remarquer les attentions particulière que la Macronie réserve à la corporation depuis ces évènements. En offrant aux policiers leurs trajets en train, le gouvernement ne risque pas de faire taire les rumeurs…
Les cheminots pénalisés ?
Officiellement, cette mesure permettrait de renforcer la sécurité dans les trains par la présence de policiers armés. Officieusement, on a tout de même du mal à y croire. Le pire dans toute cette histoire, c’est que la veille de cette annonce, la gouvernement avait relancé une nouvelle fois la polémique sur la gratuité des trains pour les cheminots. Il faut dire que la corporation est souvent la cible préférée des gouvernements néolibéraux pour servir de bouc émissaire. On aurait sans doute préféré que l’exécutif évite d’ouvrir la concurrence dans le rail (ce qui a toujours conduit au désastre à l’étranger) plutôt de que de toujours ressasser les mêmes poncifs.
Président de la police ?
De leur côté, les Français s’accordent aujourd’hui, pour la plupart, à dire qu’Emmanuel Macron est bel et bien le président des riches. Néanmoins, il aurait sans doute pu aussi être affublé du surnom de « président de la police ». On se souvient ainsi des grasses primes accordées aux CRS durant le mouvement des Gilets Jaunes. En 2020, Darmanin avait même débloqué 325 millions supplémentaires pour la corporation. Personne n’a non plus oublié que la Macronie avait prévu d’exclure la police de sa mortifère réforme des retraites. Dernièrement encore, le gouvernement n’a pas osé soumettre la police au vaccin obligatoire de crainte de froisser la frange de la profession opposée au vaccin.
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Peur de la révolte
Car le grand danger pour la Macronie serait bien sûr que la police finisse par se retourner contre le pouvoir et laisse les manifestants renverser ce gouvernement. Une appréhension inavouée mais qui a sûrement trotté dans toutes les têtes du gouvernement. Pour autant ces multiples cadeaux accordés aux policiers suffiront-ils encore longtemps ? Les conditions de travail de la corporation restent, en effet, malgré tout assez compliquées, et on sait que politiquement dans le métier, les votes penchent très peu pour Emmanuel Macron. Et si son gouvernement a pour l’instant résisté à la révolte de la rue, il pourrait bien céder à celle des urnes…
Le Média pour Tous
À voir ou revoir, le témoignage d’un ancien policier :