À la veille de la mise en examen du garde des Sceaux, une première sous la Ve République, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’Éric Dupond-Moretti ne sera pas démis de ses fonctions. Cependant, il y a plus de quatre ans, le futur chef de l’État alors candidat avait assuré tout le contraire.
Vendredi 16 juillet, Éric Dupond-Moretti a été mis en examen par la Cour de justice de la République pour «prise illégale d’intérêt», mais tout porte à croire que cela ne l’empêchera pas de poursuivre l’exercice de ses fonctions. Le Premier ministre en a pris acte et a invité son ministre à poursuivre sa mission au nom du principe de présomption d’innocence. La même présomption avait été évoquée la veille sur le même sujet par le Président de la République.
Le 15 juillet, lors de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, M.Macron a soutenu le garde des Sceaux avant même sa mise en examen.
«Le garde des Sceaux a les mêmes droits que tous les justiciables. C’est-à-dire celui de la présomption d’innocence, de pouvoir défendre les droits qui sont les siens», a-t-il déclaré devant la presse en marge de son déplacement.
«La justice est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir», se serait agacé le chef de l’État mercredi, durant le Conseil des ministres, selon des informations de BFM TV.
Un discours différent avant son élection
Son discours a ainsi radicalement changé par rapport à ce qu’il disait en 2017, époque durant laquelle il n’était que candidat à la présidence.
«Un ministre doit quitter le gouvernement quand il est mis en examen», affirmait le candidat Macron.
« Un ministre doit quitter le gouvernement quand il est mis en examen » Emmanuel Macron face à Pujadas le 3 mars 2017 #DupontMoretti #Justice #gouvernement pic.twitter.com/nJtoFxWzfb
— Nils Wilcke (@paul_denton) July 16, 2021