Les députés de la commission spéciale dédiée à la réforme des retraites ont voté ce lundi 10 février l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite : celui-ci a été fixé à 62 ans. Applicable en 2022, cet âge augmentera progressivement jusqu’à atteindre 64 ans d’ici 2027. Mais ce n’est pas tout.
On se souvient que Sibeth N’dyaye s’inquiétait pour la santé des retraités en expliquant que beaucoup de gens mourraient d’infarctus à cause de l’inactivité qu’induit la retraite. Eh bien la commission spéciale a trouvé la solution : faciliter l’accès au travail salarié DURANT la retraite. Avant, c’était compliqué, avec la réforme ce sera simple. Que les personnes âgées travaillent, c’était tout bête, mais il fallait y penser ! Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’État chargé des retraites met en avant « l’ambition de permettre aux français de pouvoir travailler un peu plus ». Catherine Fabre (LReM) a quant à elle défendu « la liberté » de pouvoir choisir l’âge de départ à la retraite, différent pour chacun. Mais ces propos ont fait réagir un député du PCF, Sébastien Jumel, qui s’est indigné de cet « argumentaire ». Il souligne le caractère précaire et inégalitaire de ce système, faisant des personnes aux revenus les plus modestes les premières victimes, puisqu’elles devront cumuler, selon lui, une « retraite de misère [avec] un boulot de misère », et ce durant un temps qu’elles n’auront pas le loisir de choisir !
« ‘Offrir le loisir aux gens de travailler plus longtemps’. Offrir le loisir de quoi ? », demande @sebastienjumel (PCF).
>> « Sur quelle planète vous êtes ? »#DirectAN #Retraites pic.twitter.com/TUz6JPwf3r— LCP (@LCP) February 10, 2020
Le droit de cumuler retraite et activité professionnelle a finalement été voté par les députés de cette commission spéciale (article 24). De quoi rassurer Sibeth Ndiaye, inquiète pour la santé des français, le risque d’infarctus sera ainsi réduit !
Pour Sibeth Ndiaye, partir à la retraite peut provoquer des crises cardiaques
Ce qu’il faut comprendre avec ce système de retraite universelle, c’est qu’il sera réglementé « de manière à ce que le solde cumulé du système universel de retraite apprécié sur la première période de cinq ans soit également positif ou nul » (article 55). En d’autres termes, l’« âge pivot », la valeur du point, le niveau des cotisations, entre autres, seront déterminés par la loi du profit : il faudra un excédent ! Un Conseil d’Administration de la Caisse Centrale s’occupera seul de ce système, sans l’avis des députés, ni celui des citoyens. Et un Comité d’expertise indépendant des retraites sera chargé de réaliser des contrôles afin de veiller à sa bonne éthique (article 56). Les membres de ce comité « indépendant » seront nommés par le Président de la République, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Démocratie vous-dites ?
Rappelons que les députés ont environ 16.000 amendements à examiner en trois jours. Ils devront clore le débat d’ici demain, mercredi 12 février. Autrement dit, les débats de la commission spéciale sont une vaste mascarade. Macron veut faire sa réforme vite. L’ensemble des députés devra étudier le texte dans sa version initiale à l’Assemblée nationale, le 17 février. Des manifestations sont déjà prévues.
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