La seconde vague de l’épidémie qui touche, depuis la fin octobre 2020, une grande partie de l’Europe et la décision prise par le gouvernement français, à la suite de nombreux autres gouvernements européens, de re-confiner le pays à compter du 30 octobre, auront des conséquences économiques importantes.
Même si les règles de ce nouveau confinement sont un peu moins strictes que lors du confinement de mars à mai 2020, l’impact économique sera important, et viendra s’ajouter aux difficultés que connaît aujourd’hui l’économie française.
Cet impact ne se limitera pas aux effets immédiats. Il se traduira par une forte montée de l’incertitude chez les ménages et les entreprises, une incertitude qui devrait perdurer tant que l’épidémie ne sera pas efficacement contrôlée. Cette incertitude affectera profondément la trajectoire de récupération de l’économie jusqu’en 2024.
I. Etat de la situation au 30 octobre
Le ministre de l’économie et des finances avait déclaré le 30 octobre que, à la suite du premier confinement, et dans le cadre des effets du second, l’économie française connaîtrait un recul du PIB de 11%[1]. Dans les premiers jours de septembre, et sous l’effet d’une reprise relativement forte de l’activité dès le mois de juin, il estimait alors ce recul à -9%.
On notera que cette prévision est légèrement plus optimiste que celle que nous avions faite, et qui situait ce recul entre -10% et -12% (tableau 1)[2]. On notera aussi que le FMI estimait, quant à lui, l’ampleur de ce recul à -9,8%[3].
Pourtant, dès la fin du mois d’octobre, et se fondant sur les chiffres de septembre 2020, l’INSEE avertissait que la reprise serait nettement moins dynamique que les chiffres observés immédiatement après la fin du premier confinement.
Graphique 1
Source : INSEE
Plusieurs indicateur économiques montraient que l’activité, après le redémarrage des mois de juin et juillet, montrait les signes d’un ralentissement.
Au début du mois d’octobre, la confiance des ménages dans la situation économique baissait légèrement à nouveau : l’indicateur qui la synthétise perdait alors un point par rapport à septembre. À 94, il retrouvait son niveau de juillet et août et demeurait significativement en dessous de sa moyenne de longue période.
Graphique 2
Perspectives des ménages
Source : INSEE
Le ralentissement concernait essentiellement le secteur des services. En octobre 2020, le solde d’opinion relatif aux perspectives générales d’activité du secteur baissait de nouveau et restait donc largement au-dessous de son niveau moyen[4].
Les chefs d’entreprise étaient bien plus pessimistes que le mois précédent sur leurs propres perspectives pour les trois prochains mois : les soldes sur l’activité prévue et la demande prévue chutant et s’éloignant encore de leur moyenne.