Le maire d’Antibes prend la présidence par interim des Républicains après la démission de Laurent Wauquiez.
POLITIQUE – C’est un nouveau séisme chez Les Républicains. Laurent Wauquiez a annoncé ce dimanche 2 juin au 20 heures de TF1 sa démission de la présidence du parti, après la déroute historique de la droite aux élections européennes.
“Il faut que la droite se reconstruise (…) J’ai tout fait pour essayer de rassembler les bonnes volontés mais je vois (…) le risque de retour des guerres des chefs, des désirs de revanche”, a-t-il expliqué, lui qui avait été confortablement élu à la tête du parti en décembre 2017.
Figure de l’aile modérée des Républicains
Les statuts des Républicains stipulent qu’en cas de vacance, la présidence est assurée par le vice-président délégué. Il revient donc à Jean Leonetti, appelé par Laurent Wauquiez il y a près d’un an pour remplacer Virginie Calmels, limogée pour ses prises de position contre l’ancien président du parti, d’assurer l’interim. La Haute autorité de LR doit dans le même temps organiser une nouvelle élection en Congrès dans les 65 prochains jours.
Bien que consensuel, le choix de ce spécialiste des questions éthiques et de la fin de vie (la loi de référence sur le sujet porte son nom) n’avait alors pas manqué de faire sourire ceux qui jugeaient Les Républicains en état de mort clinique.
Bien connu pour ses travaux et réflexions sur la fin de vie, nul doute que Jean Leonetti pourra éclairer la direction du parti de Laurent Wauquiez sur son avenir. https://t.co/stK01IQA8M
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 17 juin 2018
Mais ce cardiologue expérimenté de 69 ans, ancien ministre délégué aux Affaires européennes, disposait d’une qualité appréciable aux yeux de Laurent Wauquiez: il ne l’a jamais critiqué ouvertement ni remis en cause la légitimité de sa ligne particulièrement droitière, même lorsque cette dernière lui était reprochée jusque dans ses rangs.
Figure de l’aile modérée des Républicains et cofondateur de l’éphémère mouvement France moderne et humaniste, Jean Leonetti avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire de 2016.
En mars 2018, le maire d’Antibes (depuis 1995) avait pris la direction d’un Conseil des sensibilités, une institution informelle censée fédérer gaullistes, centristes et libéraux au sein de LR. Un collectif témoignant, déjà, de l’éclatement d’un parti auquel Jean Leonetti devra éviter (au moins provisoirement) l’implosion.