La Syrie et Israël ont chacun affirmé avoir déclenché, mardi 25 décembre, leur système de défense antiaérien, les deux pays s’accusant mutuellement d’avoir entamé les hostilités.
Celui de Damas est entré en action contre des « missiles » tirés par des avions israéliens depuis l’espace aérien du Liban sur des cibles situées près de la capitale syrienne Damas, selon l’agence officielle Sana.
Citant une source militaire, elle a précisé que « la défense antiaérienne a pu intercepter la plupart des missiles avant qu’ils ne touchent leurs cibles » et que trois soldats ont été blessés, tandis qu’un « dépôt de munitions » a subi des « dommages ». La télévision d’Etat syrienne a rapporté une information similaire.
Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a confirmé qu’il s’agissait d’un « raid israélien ». Il a assuré que les trois cibles visées étaient des « entrepôts d’armes (…) appartenant au Hezbollah [la milice libanaise] ou aux forces iraniennes ».
Israël, grand perdant du retrait américain en Syrie
L’armée israélienne a indiqué qu’un « système de défense aérien a été déclenché contre un missile antiaérien lancé depuis la Syrie. » Et elle assure qu’« aucun dommage ou victime n’a été rapporté ». Elle a en revanche refusé tout commentaire concernant les frappes menées sur le territoire syrien.
Israël a effectué de nombreuses frappes militaires en Syrie depuis le déclenchement de la guerre en 2011, visant les troupes du président Bachar Al-Assad mais aussi celles de ses alliés, notamment les forces iraniennes ou des positions du Hezbollah, ses grands ennemis. Fin novembre, le régime syrien avait ainsi accusé Israël d’avoir bombardé des cibles dans la région de Kesswa.
Quoi qu’il en soit, si la responsabilité d’Israël était avérée, les frappes militaires seraient les premières depuis que le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie.
Israël est considéré comme l’un des grands perdants de ce désengagement américain, qui laisse encore plus le champs libre à l’Iran et à ses partenaires pour développer leurs capacités militaires en Syrie. L’Etat hébreu, qui avait jusque-là applaudi la politique de l’administration Trump au Moyen-Orient, martèle régulièrement qu’il ne laissera pas la Syrie voisine devenir la tête de pont de Téhéran dans la région. En septembre, un avion militaire de la Russie, puissance alliée de Damas, avait été abattu accidentellement par la défense antiaérienne syrienne, entrée en action pour bloquer des tirs israéliens.