La président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a décidé de modifier le format des questions au gouvernement ce qui entraîne une foire hebdomadaire à l’Assemblée Nationale. Quoi de plus symbolique pour une République en perdition ?
Au printemps dernier, le président de l’Assemblée nationale proposait de remplacer les deux rendez-vous d’une heure, le mardi et le mercredi à 15h, par une séance unique de deux heures tous les mardi. Avec deux nouveautés au programme : l’opposition peut désormais poser davantage de questions que la majorité, et les députés ont la possibilité de répliquer après la réponse des ministres ce qui n’était pas possible auparavant.
Selon les chiffres transmis par l’Assemblée nationale, ces séances de questions au gouvernement « nouvelle version » plafonneraient (difficilement) à 300 députés présents sur les 577 députés que compte l’Hémicycle. Nous rappelons qu’ils perçoivent plus de 7.500€ par mois pour représenter le peuple à l’Assemblée nationale.
De plus, la nouvelle configuration aboutit à une lassante répétition de questions identiques. Élisabeth Borne en sait quelque chose. Cinq des vingt-six questions posées le 1er octobre portent sur l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. Le 22 octobre, la ministre de la Transition écologique est interpellée à quatre reprises sur le droit de retrait des cheminots. « Je vous remercie de me donner, à nouveau, l’occasion de redire que la sécurité ferroviaire doit être notre priorité », finit-elle par bougonner. Quatre questions au compteur également pour Didier Guillaume, interrogé ce jour-là sur le malaise des agriculteurs. Et à chaque fois, les réponses sont les mêmes. Et le droit de réponse des députés ? Rares sont ceux qui s’en servent : il faut improviser une réponse et seuls les bons orateurs s’y risquent.
Quoi qu’il en soit, quelle que soit la forme que prend cette séance de questions au gouvernement, nous savons qu’absolument rien ne s’y décide. Ce n’est que du théâtre. Questions et réponses du gouvernement sont formatées. Cela a toujours été un lieu de grands discours sans lendemain et c’est encore plus vrai que jamais sous la Présidence Macron.
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