Une association bruxelloise CORVIA ouvrira très prochainement la première « boite à bébés » de la ville. Ce système permettra aux parents en détresse d’abandonner leur enfant de manière anonyme, tout en leur assurant une prise en charge sérieuse.
Appelées au Moyen-Âge les « tours d’abandon », les boites à bébés permettent à des parents en détresse d’abandonner leur enfant dans un lieu sécurisé et dédié. Ce système a été réintroduit par Allemagne il y a maintenant 20 ans, face au nombre croissant de bébés abandonnés dans les lieux publics. Depuis, des centaines de « boites à bébés » ont été installées en Europe.
Déposer l’enfant dans un couffin
Le fonctionnement de la «boite à bébés» qui sera prochainement mise en place à proximité de Bruxelles est simple. Le parent doit débloquer la trappe qui donne accès au couffin à l’aide d’un code inscrit sur le montant de la fenêtre. Il pourra y déposer l’enfant, et se munir de l’enveloppe laissée par l’association CORVIA, contenant quelques informations, ainsi qu’une pièce de puzzle unique qui lui permettra d’identifier son enfant plus tard, s’il en fait le souhait. Une personne de l’association est alors prévenue par une alarme, et un médecin est appelé pour prodiguer les premiers soins au nouveau-né. Le nourrisson est ensuite envoyé à l’hôpital pour enfants avant d’être placé en famille d’accueil.
Un dispositif qui divise
L’association a dû se battre durant trois ans pour permettre la mise en place de ce dispositif. D’après la chaîne bruxelloise BX1, Pierre Muylle, le bourgmestre de l’époque l’avait fait interdire. C’est le conseil d’État, qui a finalement tranché en faveur de l’association CORVIA, défendue par la députée bruxelloise Carla Dejonghe sur la chaîne du média local : « Je ne pense pas que ce soit une incitation à l’abandon. Quand on regarde les chiffres à Anvers, il y a dix bébés qui ont été déposés en dix ans ». Pourtant, les Nations unies s’inquiètent de voir ce système se démocratiser peu à peu, car celui-ci viole le droit fondamental d’un enfant à connaître ses parents. En effet, la Convention relative aux droits de l’enfant stipule qu’un enfant à le droit de connaître les « éléments constitutifs de son identité ». Or, les bébés déposés dans ces « boîtes » n’auront nullement la possibilité de connaître l’identité de leurs parents, une fois adulte. Même si ces boites n’accueillent pas un nombre alarmant d’enfants, celles-ci ont tout de même tendance à se multiplier dans toute l’Europe…
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