Une résolution proposant d’accorder l’asile au fondateur de Wikileaks a été refusée au Palais Bourbon. Symboliquement, cette décision constitue une véritable capitulation de la France, face à l’injustice subie par Julian Assange.
C’est ce qui s’appelle boire le calice du déshonneur jusqu’à la lie. L’Assemblée nationale a majoritairement rejeté (31 voix contre 17) une résolution transpartisane proposant au gouvernement d’accorder l’asile politique à Julian Assange, fondateur de Wikileaks, emprisonné à Londres, sous le coup d’une demande d’extradition vers les États-Unis, où il serait enfermé à vie.
Il s’agissait d’une résolution non contraignante, à l’initiative de députés issus de diverses familles politiques, dont quelques élus macronistes, soutenus par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, candidats à la présidentielle.
Un exemple symbolique
Ses auteurs rappelaient la formule utilisée par le Président de la République en 2019 : « Il faut protéger toutes les libertés, la liberté de la presse mais la liberté des individus aussi. » Ils notaient que Julian Assange est un exemple symbolique du sort réservé par certains pays aux lanceurs d’alerte, quelques heures après la décision du Parlement de voter une loi pour mieux les protéger.
Au passage, ils relevaient que Julian Assange avait mis à jour l’espionnage par les États-Unis de leurs alliés supposés, dont la France. À preuve ce qu’en disait l’actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti en février 2020, à propos d’un homme vis-à-vis duquel la nation a une dette morale : « Il a permis de révéler en France que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient été espionnés par les Américains, ça n’est pas rien. Il a permis de révéler également que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres français de l’économie, avaient fait l’objet d’une opération d’espionnage économique conduite par les États-Unis. »
Je me disais aussi, c’est pas de vous (parce que l’honneur de cette Assemblée… on ne peut pas perdre ce qu’on n’a pas).
Au lieu de dire « la véritable capitulation de la France », il faut dire « la capitulation de nombreux députés français qui, pour la plupart, représentent les oligarques censés nous gouverner et qui préfèrent défendre leurs intérêts ». Bon, ça rallonge… mais je ne veux pas mettre tout le monde dans le même sac. Quelques députés s’opposent et j’aimerais qu’on en parle.