Au Japon, le principal d’un collège a été démis de ses fonctions… pour avoir appuyé sur le bouton grand café du distributeur (à 180 yens) alors qu’il venait de payer un gobelet pour un café moyen (120 yens). Le monde enseignant japonais subit de plein fouet le retour de la loyauté, du nationalisme, la fameuse idéologie du « torimodosu », chère à Shinzo Abe, explique Christian Kessler, historien, professeur à l’université Musashi de Tokyo.
Le principal d’un collège de Takasago, dans la préfecture de Hyogo, au Japon, vient de se voir licencier par le comité d’éducation locale pour faute grave. À savoir tricherie dans une supérette dans laquelle il a en effet acheté un café. Or pour acheter ledit café, il faut au préalable payer un gobelet, soit pour un café normal (120 yens) soit pour un plus grand café (180 yens). La triche consiste en fait ici à acheter le gobelet pour 120 yens et puis à le remplir avec une contenance de 180 yens, ce qui est possible.
LE CRIME
Le principal explique d’ailleurs que la première fois, il ne l’avait pas fait exprès, appuyant sur le mauvais bouton de 180 yens. Pris en flagrant délit, il a cependant avoué avoir procédé de la sorte sept fois entre le mois de juin et le mois de décembre.
La sanction a donc été immédiate. Le fait d’avoir triché, même pour une somme aussi modeste que quelques yens, alors qu’il est en responsabilité, met probablement sa carrière entre parenthèses, ce que la majorité des Japonais trouvent normal. Même si dans ce cas précis, la punition leur apparaît trop dure au regard de certains politiciens véreux du PLD (Parti libéral démocrate) – la faction du Premier ministre Fumio Kishida au pouvoir – dont on sait depuis peu que certains ont triché sur le plan financier et pour d’autres sommes évidemment que les quelques yens du principal, sans qu’ils soient pour le moment inquiétés par la justice.
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