Santé publique France a annoncé ce lundi 31 août, le démarrage d’une étude épidémiologique « pour décrire la santé et la qualité de vie de la population » après l’incendie qui a ravagé l’usine Lubrizol à Rouen en septembre 2019.
Cette étude sera menée sur 5.200 habitants de Seine-Maritime, 4.000 adultes et 1.200 enfants seront tirés au sort. L’enquête débutera dès demain, mardi 1er septembre, son but étant d’analyser la « perception de l’incendie » par la population et son « impact sur la santé », a précisé l’agence sanitaire.
Un suivi sanitaire « tardif et incomplet »
En juin dernier, la commission d’enquête du Sénat a qualifié le suivi sanitaire de « tardif et incomplet » tout en dénonçant un manque de « culture du risque en France ». Nicole Bonnefoy, qui était la rapporteuse de la commission d’enquête, plaidait pour « un suivi sanitaire à moyen long terme renforcé ». « Il y a des questionnements sur la nature des produits et sur les interférences de ces produits entre eux qui peuvent générer des problématiques importantes en matière de santé » a-t-elle déclaré.
Un questionnaire pour connaître les effets de l’incendie sur la population
Un questionnaire en ligne ou par téléphone sera proposé aux 5.200 habitants de 122 communes du département. Celui-ci servira à recueillir « des informations sur leur perception de cette catastrophe industrielle et de leur exposition aux nuisances et pollutions qu’elle a générées, sur les symptômes et problèmes de santé ayant pu être ressentis pendant l’accident et dans ses suites, ainsi que sur leur état de santé actuel ». Une zone témoin, située au Havre et ses environs sera définie. 1.000 adultes et 250 enfants y seront interrogés. L’agence sanitaire a précisé que les premiers résultats de l’étude seront consultables d’ici fin 2020, début 2021. L’accident industriel, nommé « Santé Post Incendie 76 », fait partie d’un ensemble d’études épidémiologiques qui permettront d’évaluer l’impact sur la santé en globalité, à moyen et long termes.
L’usine, de nouveau en activité
L’usine a repris son activité à la mi-décembre malgré les inquiétudes des habitants de l’agglomération. Elle a été autorisée à augmenter sensiblement son activité courant juillet. La préfecture de la Seine-Maritime ayant jugé que la réduction des quantités stockées et des mesures de sécurité entreprises permettaient de « limiter la probabilité et les conséquences d’un incendie ».
Près de 10.000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé sur le site le 26 septembre 2019. Un nuage de fumée noire de 22 km s’était ainsi formé. Jusqu’à plusieurs mois après l’incendie, la population de l’agglomération rouennaise s’est plainte de symptômes comme des maux de tête ou des vomissements. Les habitants de la Seine-Maritime attendent donc avec impatience les conclusions de cette étude.
Le Média pour Tous