L’hôpital public est au bord de l’asphyxie. Rémi Salomon, un responsable de l’AP-HP, partage son inquiétude concernant l’avenir des hôpitaux de Paris et de province.
Une situation « catastrophique »
Rémi Salomon, le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) est préoccupé. Et pour cause selon ce responsable « la situation à l’hôpital en ce moment est catastrophique » en région parisienne. Mais il tire également la sonnette d’alarme pour plusieurs autres régions de France. Le 12 novembre dernier, il partageait son inquiétude au micro de France Info : « On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital ».
Hôpital : « La situation est catastrophique. Ca ne date pas d’hier. On manque de personnel. Aujourd’hui, on ne répond pas aux besoins en santé ». Très en colère, Rémi Salomon, lance un cri d’alarme. pic.twitter.com/zv4QmweS0J
— franceinfo (@franceinfo) November 12, 2021
Une politique dévastatrice pour l’hôpital public
Le personnel soignant s’accorde à dire, dans les médias comme dans la rue, que la politique menée depuis des décennies a largement contribué au déclin de l’hôpital public. Et Rémi Salomon le confirme. « C’est la conséquence d’une politique qui a été menée depuis des années où on a donné des moyens à l’hôpital uniquement sur critères budgétaires. On fixe le budget de l’hôpital à priori, sans tenir compte des vrais besoins » déplore-t-il. Conséquences : fermeture de lits, de services, manque de médecins, d’infirmiers… Et les répercutions se font sentir depuis de nombreuses années, sur les soignants comme sur les patients.
« Il y a deux ans, pendant la dernière épidémie de bronchiolite, j’alertais sur le fait qu’on envoyait des nourrissons à 200 kms de Paris parce qu’on n’avait pas de places pour les hospitaliser. Il manque surtout du personnel infirmier, il y a aussi un manque de médecins, il y a des services d’urgences qui ferment faute de médecins, il y a des blocs opératoires qui ne tournent pas parce qu’on manque d’anesthésistes-réanimateurs et d’infirmières-anesthésistes ».
Le 28 octobre dernier, un rapport rassemblant entre autres plusieurs témoignages de professionnels de santé a été révélé par le Collectif inter-hôpitaux. Le constat est alarmant. Les soignants y partagent de difficiles contraintes, comme celui de faire le « tri » parmi les patients, notamment en pédiatrie.
Un encombrement des services hospitaliers
Un autre facteur entre en compte dans l’engorgement des hôpitaux et notamment des urgences, c’est la désertion médicale. Le manque de médecins ne se fait pas ressentir uniquement dans les hôpitaux, mais bien sur tout le territoire, particulièrement dans les campagnes. Une situation qui pousse les patients sans médecin-référent à aller consulter aux urgences, parfois pour un simple rhume. Ce type de consultation encombre inutilement les services d’urgences. Certains médecins considèrent qu’un travail de prévention auprès du grand public sur les maladies bégnines permettrait déjà de désengorger ces secteurs.
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Notre système de santé laissé à l’agonie
Il devient urgent de prendre en compte l’avis des principaux concernés pour pallier au problème de saturation dans les hôpitaux. Car si en France on se vante d’avoir l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, le pays n’apparaït pourtant pas dans le top 10. En effet, d’après le classement annuel établi par Legatum Prosperity Index se fondant sur une cinquantaine de critères, la France se trouve reléguée au 20ème rang. Et s’il a fallut des décennies pour en arriver là, la route vers un système de santé sain et efficace s’annonce longue et sinueuse.
Le Média pour Tous
Le terme Hôpital Public n’existe plus depuis un bon moment déjà.. ils seront revendus une bouchée de pain aux américains pour faire du business. C’est ce qu’on voulu les Français du travailler plus pour gagner plus, les privatisations tout azimuts …