Anne Hidalgo a demandé, et obtenu un temps, le retrait d’affiches dans plusieurs gares parisiennes. Ces affiches sont l’œuvre de l’association Alliance Vita, considérée comme anti-IVG et anti-PMA. Mais la justice a tranché ce samedi, et a donné tort à la maire de Paris. Le message n’est pas contraire à la loi, et ces affiches doivent être recollées. Une polémique qui intervient dans une actualité à venir chargée sur le débat de la PMA pour toutes.
L’association Alliance Vita a lancé, en milieu de semaine, une campagne de publicité dans plusieurs gares parisiennes. Cette campagne a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Le message publicitaire est le suivant : « La société progressera, à condition de respecter… La Paternité », ou « la maternité » sur un autre visuel. Insupportable et grandement choquant pour certains utilisateurs de Twitter, comme la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a expressément demandé le retrait immédiat des publicités :
Je suis profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA à la Gare du Nord et dans plusieurs autres lieux de la capitale. Je demande à @ExterionMediaFR et #Mediatransports que ces affiches soient retirées immédiatement. pic.twitter.com/7dA6p26Q1B
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 2 janvier 2020
Ces messages sont surtout jugés contraires à la PMA pour toutes. Le projet de loi de bioéthique, adopté à l’Assemblée Nationale le 15 octobre dernier à une large majorité, ouvre l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples lesbiens en France.
Soumission totale de la SNCF et d’une filiale de Publicis
Face à la pression, la régie publicitaire MediaTransports, filiale de Publicis et spécialisée dans l’affichage dans les gares ferroviaires, avait décidé de retirer deux affiches sans préavis, et sans même alerter l’association. « Deux visuels relatifs à la protection de la maternité et à la protection de la paternité peuvent être entendus comme des messages militants excédant le principe de neutralité qui s’impose dans les transports publics », a expliqué dans un communiqué MediaTransports, pour justifier sa décision.
Le magazine LGBT Têtu est également monté au créneau sur cette affaire. La responsable communication de MediaTransports, Alexandra Lafay, avait expliqué au magazine que les deux affiches «maternité» et «paternité» seraient retirées des gares dès le lendemain. Chose faite. « Ni moi, ni Valérie Decamp, la directrice générale du groupe MediaTransport, ne partageons les positions d’un autre temps d’Alliance Vita » a-t-elle également précisé.
Mediatransports retire ce soir les deux visuels relatifs a la protection de la maternité et de la paternité. Les dysfonctionnements liés aux grèves expliquent cette présence non conforme à nos principes de neutralité.@Anne_Hidalgo
— Valerie Decamp (@valeriedecamp) 2 janvier 2020
Ce retrait a été effectué le jour même du tweet de la maire de Paris, avec l’accord de la SNCF. « Il est bien sûr hors de question d’avoir des messages politiques de quelque manière qui soit sur nos affichages publicitaires », a aussi expliqué à Têtu Mathieu Bejot, le Directeur de la communication SNCF.
La justice leur donne tort
L’association Alliance Vita a donc saisi le tribunal en référé (lorsqu’un litige exige une solution rapide, au moins provisoire, un juge prend une décision dans l’urgence NDLR). La justice a finalement donné tort à Hidalgo et à ses soutiens hier. Elle a ainsi ordonné à la régie de replacer les affiches. Ceci n’a pas manqué de faire réagir une nouvelle fois Madame Hidaglo. Pour elle, le combat n’est pas fini :
Très grand étonnement face à cette décision de référé ordonnant la poursuite de la campagne anti-PMA et anti-IVG. J’encourage #Mediatransports à user de toutes les voies de droit possibles pour qu’il soit mis définitivement fin à cette campagne.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 4 janvier 2020
Plusieurs médias dont Le Monde et Ouest-France – sans doute après avoir fait l’immense effort de copier-coller une brève de l’AFP – n’ont pas hésité à titrer de la même manière sur la nouvelle en utilisant les mots « anti-IVG ». Ceci n’a pas manqué de faire réagir d’autres utilisateurs de Twitter :
#Fakenews @OuestFrance
Il ne s’agit pas d’une campagne de pub anti-IVG, @allianceVITA questionne sur la société que nous voulons pour demain, mais se heurte à la velléité de censure de @Anne_Hidalgo #démocratie #PMAsansPere #GPA #Société #libertedopinion https://t.co/r330mb5uhC— Jojo (@2972jojo) 4 janvier 2020
Hé-oh ! @lemondefr !
Il est temps de décuver !
En quoi cette campagne parle d’#IVG ? https://t.co/NiZA6hQHK4— Hdebonnevolonte (@Enfantdabord2) 4 janvier 2020
Tugdual Derville, le délégué général d’Alliance Vita, avait dénoncé une censure menée sur injonction de la maire de Paris. Hier, il a salué cette décision et replacé aujourd’hui le débat au cœur de la loi Bioéthique.
« Cette décision est une bonne nouvelle pour la protection de la liberté d’expression contre tout arbitraire. » Tugdual @TDerville, président de @AllianceVITA, réagit après que la justice a ordonné la réinstallation de ses affiches.https://t.co/lpF38rwfMx
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) 4 janvier 2020
#URGENT
Les amis, avec la censure, la caricature : on détourne le sens de notre campagne !#LaSocieteProgressera prône le respect de:
-la paternité
-la maternité
-la différence
au cœur du débat #bioéthique.
MERCI de le rappeler paisiblement aux médias qui relaient le dénigrement. pic.twitter.com/va3QZNKax4— Tugdual Derville (@TDerville) 5 janvier 2020
Le projet de loi de bioéthique, trois mois après son adoption par l’Assemblée, sera examiné au Sénat, en commission spéciale cette semaine et en séance à partir du 21 janvier. Une manifestation de la Manif pour tous contre la PMA sans père se déroulera deux jours avant…
Le Média pour Tous
La Société progressera lorsque tous les cléricaux respecterons les lois de la république, les droits de l’homme et de la femme, les différences que leur dieux a créé et condamnerons les pédophiles de l’église.
ton commentaire est hors sujets , mais ce n’est pas grave. Plus grave est qu’il est partiel, pour ne pas dire obtus. C’est dans des milieux où il y a des gamins qu’on trouve ces pbs de pédophilie, en commençant par l’ecole, les milieux sportifs, et associations des jeunesse.
Bien evidemment, les médias de propagande éviteront de relever le contexte s’il met en cause ces milieux majoritaires qu’il faut cacher.