Le conflit sanglant de 44 jours a été arrêté dans la nuit du 10 novembre. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président russe Vladimir Poutine ont signé un accord pour mettre fin à la guerre dans le Haut-Karabakh.
En vertu de cet accord, la partie arménienne perd d’importants territoires dans le Haut-Karabakh et tous les districts occupés autour de celui-ci.
Près de 2 000 soldats russes se tiendront le long de la ligne de contact et du corridor de Lachin.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Russie et le nouvel acteur, la Turquie ? Le service russe de la BBC répond aux principales questions sur la trêve.
Que dit l’accord ? Qui garantit le respect de la paix ?
Dans la matinée du 10 novembre, l’accord trilatéral entre les parties au conflit et la Russie a été publié sur le site officiel du Kremlin.
En voici ses principales dispositions :
- L’Arménie et l’Azerbaïdjan cessent complètement les combats au Karabakh, les troupes restent sur leurs positions. Le cessez-le-feu est contrôlé par un centre spécial de maintien de la paix ;
- Les parties échangent leurs otages, leurs prisonniers et leurs corps ;
- Les troupes russes de maintien de la paix sont déployées au Karabakh pour cinq ans avec une prolongation automatique de cinq ans supplémentaires avec l’accord des parties. Ils occupent la ligne de contact ;
- La ville de Choucha reste sous contrôle azerbaïdjanais ;
- L’Arménie est obligée de restituer trois districts à l’Azerbaïdjan – Agdam, Kelbajar et Lachin. Stepanakert (Khankendi), Mardakert (Agdere), Martuni (Khojavand) et des parties de l’ancien NKAO non capturées par l’armée azerbaïdjanaise restent sous contrôle arménien ;
- Un corridor de 5 km de large sera mis en place dans le district de Lachin pour relier le Karabakh à l’Arménie. Il sera contrôlé par des troupes russes de maintien de la paix ;
- L’Arménie s’engage à garantir la sécurité des communications entre l’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan. Le couloir sera contrôlé par l’armée russe ;
- Les personnes déplacées et les réfugiés retourneront dans le Haut-Karabakh et les régions avoisinantes sous le contrôle de la commission des Nations unies ;
Selon le texte de l’accord, le contrôle de la paix dans la région sera pris en charge par les militaires russes. À cette fin, les premières troupes de maintien de la paix se sont rendus au Karabakh lundi. Au total, 1960 soldats, 90 véhicules blindés de transport de troupes et 370 unités d’automobiles et d’équipements spéciaux devraient être déployés.
Après le cessez-le-feu déclaré, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que des troupes turques de maintien de la paix seraient également déployées au Karabakh, mais l’accord officiel ne dit rien à ce sujet. Le ministère russe des affaires étrangères et Dmitri Peskov ont d’ailleurs démenti les propos d’Aliyev.
Cependant, la Turquie peut aider l’Azerbaïdjan à créer un centre de contrôle des conditions de cessez-le-feu, a déclaré M. Peskov. Mais le centre sera situé sur le territoire de l’Azerbaïdjan proprement dit, en dehors du Karabakh.