En 1995, la France était déjà vent debout contre un autre projet de réforme des retraites, celui d’Alain Juppé, alors premier ministre RPR (aujourd’hui LR). La mobilisation avait alors duré 22 jours entre le 24 novembre et le 14 décembre, jusqu’à ce que le gouvernement de Jacques Chirac finisse par céder.
Vingt quatre ans plus tard, le mouvement social contre la réforme d’Emmanuel Macron vient d’égaler celui des années 90. La durée de la grève pourrait même battre le record absolu en la matière sous la cinquième République, celui des cheminots de 1987 avec pas moins de 29 jours au compteur. Dans l’Histoire des grands mouvements sociaux, on ne peut pas non plus oublier les grandes grèves de 1936 grâce auxquelles les Français avaient obtenu les congés payés.
De son côté, le gouvernement d’Emmanuel Macron, comme lors du mouvement des gilets jaunes, semble toujours aussi sourd à la contestation. On a ainsi pu entendre cette semaine, Laurent Pietraszewski, nouveau secrétaire d’État en charge des retraites après la démission de Jean-Paul Delevoye la semaine passée. Sur BFM, le nouvellement chargé de cette affaire a refusé en bloc l’idée d’établir des critères de pénibilité. Ce dernier pousse même l’indécence jusqu’à inciter les salariés à se reconvertir ; on pourrait lui retourner le conseil…
1 million d’euros pour tenir face à Macron
La CGT semble en tout cas déterminée à poursuivre le mouvement jusqu’au retrait du projet de réforme. Pour ce faire, elle pourra compter sur sa caisse de grève qui vient de dépasser le million d’euros. Créé en 2016 lors des manifestations contre la loi travail, cette caisse « est disponible à tous les salariés qui ont fait au moins deux jours de grève consécutifs, que vous soyez syndiqués ou non syndiqués. Quel que soit votre syndicat, vous pouvez y prétendre », explique Philippe Martinez. Cet outil permet, de plus, à tous les français non gréviste de soutenir financièrement la grève. Le combat pour les vieux jours des Français paraît donc très loin d’être terminé.
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