Vers un « troisième samedi noir » ? Ce scénario est inenvisageable pour Gérard Larcher. Lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, le président du Sénat a insisté sur le fait que le gouvernement devait fournir « une réponse rapide » aux « gilets jaunes ». Après s’être rendu sur les lieux des affrontements entre les « gilets jaunes » et les forces de l’ordre, Emmanuel Macron a demandé à Édouard Philippe de recevoir leurs représentants, ainsi que tous les partis politiques.
1. Un moratoire
Quelles sont les portes de sortie ? Il existe plusieurs options. Tout d’abord, le moratoire sur la hausse du prix des carburants, notamment demandé par Gérard Larcher. « Le gouvernement n’a qu’une seule solution aujourd’hui : accepter le moratoire sur les taxes énergies », plaidait le président du Sénat.
Il suggère que l’Assemblée confirme, lors du retour du projet de loi de finances au Palais-Bourbon, le vote du Sénat, à majorité de droite, en faveur d’une telle annulation. « Il faut que les députés de la majorité prennent leurs responsabilités, leur liberté d’élu », abondait l’ancienne ministre Ségolène Royal.
Dans la majorité, François Bayrou avait dès le 21 novembre invité à « réfléchir » sur cette hausse du 1er janvier. « On ne peut pas gouverner contre le peuple », a insisté le président du MoDem. Certains députés de La République En Marche sont également favorables à un moratoire, notamment Bertrand Sorre et Patrick Vignal. Emilie Carriou a demandé « des solutions immédiates ». « C’est le gouvernement qui tranchera et la majorité sera unie derrière », a expliqué le patron du groupe de la majorité, Gilles Le Gendre.
2. La dissolution de l’Assemblée
Figurant parmi les revendications de « gilets jaunes », la dissolution de l’Assemblée est demandée par Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. « Je ne vois pas, au niveau où nous sommes de la gravité de cette crise politique, comment sortir par le haut, à part en retournant aux urnes », a expliqué la présidente du Rassemblement national.
Pour le leader de la France insoumise, il y a « une double légitimité » entre Emmanuel Macron, président « légitime » mais « qui ne veut rien savoir » et les manifestants. Et « il n’y a qu’une manière de trancher, c’est le vote » lors de législatives anticipées.
Aucun président n’a usé de cette prérogative depuis Jacques Chirac, dont la décision en 1997 avait conduit à la défaite de son camp aux législatives et à une cohabitation avec la gauche.
3. Le référendum
Un référendum ? Autre piste pour « redonner la parole au peule », suggérée cette fois par le président des Républicains Laurent Wauquiez : un référendum sur les mesures contestées de transition écologique, fiscalité comprise. « Cela permettrait d’arrêter cet engrenage de colère et de violence », a-t-il fait valoir.
Gérard Larcher n’a pas « écarté » l’hypothèse référendaire, tout en soulignant le temps que prendrait une telle procédure alors qu’il faut selon lui « une réponse rapide ». Un référendum dit « d’initiative populaire » peut également être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs. Mais cette procédure, crée en 2008, n’a jamais été mise en oeuvre.