Facebook supprime 89% des « discours de haine » avant même qu’ils ne soient lus

Mercredi 29 juillet, les PDG de Google, Apple, Facebook et Amazon ont été entendus par les élus américains de la Chambre des représentants. Les patrons de ces géants du web ont dû s’expliquer sur plusieurs problématiques, après la multiplication d’enquêtes à leur encontre à travers le monde.

Une audition « historique »

Pendant cinq heures et demie, Sundar Pichai (Google), Tim Cook (Apple), Mark Zuckerberg (Facebook) et Jeff Bezos (Amazon) ont dû répondre aux questions de la commission judiciaire de la Chambre des représentants à Washington. Cette audition inédite des patrons des GAFA a permis aux élus américains de les questionner sur d’éventuels abus de position dominante, sur le respect de la concurrence et de la vie privée. Les quatre dirigeants ont également été interrogés sur leur capacité à gérer la diffusion de fausses informations et à limiter leur propagation. Cette audition survient après la multiplication d’enquêtes à travers le monde concernant ces géants du web : Google et Facebook bénéficiant d’un quasi-monopole lié aux recettes publicitaires numériques dans le monde, émanant de milliards d’utilisateurs, tandis qu’Amazon et Apple sont accusés d’être à la fois juges et parties sur leurs plateformes respectives.

Sur Facebook, 89% des « discours de haine » censurés avant qu’ils soient vus

Interrogé par l’élu démocrate Jamie Raskin sur la prolifération des « racistes de l’Alt-right » ou encore des « contenus antisémites » sur le réseau social, Mark Zuckerberg a expliqué être en capacité de supprimer la quasi-totalité des « discours de haine » très rapidement après publication. « Nous pouvons identifier de façon proactive 89% des discours de haine, que nous supprimons avant, je pense, qu’ils ne soient vus par d’autres personnes », a-t-il déclaré, notamment par le biais d’algorithmes ou de systèmes d’intelligence artificielle « sophistiqués ». Mark Zuckerberg a également été questionné sur la sécurisation des élections, mais a assuré que Facebook disposait désormais des moyens « parmi les plus avancés de la planète » afin de protéger celles-ci de « menaces venant d’autres pays ».

Pour les survivants de l’Holocauste, Facebook doit agir contre le négationnisme

Dans une vidéo mise en ligne sur Facebook, des rescapés de la Shoah, dont la demi-sœur d’Anne Frank Eva Schloss, demandent à Mark Zuckerberg de lutter contre la propagation de contenus négationnistes. Cette vidéo a été réalisée en partenariat avec la Claims Conference (organisation créée en 1951 dans le but de récupérer des biens spoliés), qui prévoit de mettre en ligne une vidéo d’un rescapé tous les jours, « jusqu’à ce que Facebook agisse ». Un porte-parole de l’organisation a précisé que plus de 70 messages étaient déjà prêts. D’autre part, la Claims Conference explique avoir demandé à Mark Zuckerberg de rencontrer des rescapés du génocide, afin qu’il comprenne « pourquoi le négationnisme est un discours de haine ». En 2018, le patron du réseau social avait déclaré qu’il ne voulait pas supprimer les messages négationnistes car la plateforme se refusait de supprimer un contenu « uniquement parce qu’il est faux », bien qu’elle tendait à limiter leur diffusion. Il semblerait que, même aux États-Unis – où les propos négationnistes ne sont pas légalement punissables – le premier amendement ne suffise plus à garantir la liberté d’expression, dans le nouveau monde de l’Internet sans haine.

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