En ce mois d’avril 2020 et en pleine pandémie mondiale, l’État français vient de lancer un appel d’offre public pour l’acquisition de 651 drones de surveillance pour un coût estimé de 3,5 millions d’euros HT. Depuis quelques temps, le ministère de l’Intérieur dont dépend cette commande, investit massivement dans des moyens de surveillance de la population et du maintien de l’ordre. Y’a-t-il un lien avec la crise en cours ? Non, répond le ministère. Toutefois, le gouvernement ne s’inquiéterait-il pas d’une reprise de la contestation une fois le confinement levé ?
L’information a été révélée par un journaliste de Franceinfo puis par le site Cerveaux Non Disponibles et s’est propagée rapidement sur les réseaux sociaux. L’État souhaite commander 651 micro-drones dit « du quotidien » pour surveiller la population, et dont certains seront équipés de capteurs thermiques. C’est le 12 avril dernier que le ministère de l’Intérieur a publié cette offre. intitulée « Drones », cette dernière parle « de passerelles de réception des trames wifi des drones collaboratifs et de prestations associées pour les besoins de la sécurité intérieure ». Cela reste assez flou pour le grand public. Fonctionnant par « lot » comme de nombreux appels d’offre, il en comprend ici trois dédiés aux appareils. Les entreprises spécialisées peuvent répondre aux trois lots à la fois ou à l’un des lots de manière indépendante.
Le ministère de l’Intérieur vient de publier un appel d’offre pour environ 650 drones :
– 1,8 m° d’€ pour 565 « micro-drones du quotidien »
– 1,58 m° d’€ pour 66 « drones de capacité nationale »
– 175 000 € pour 20 « nano-drones spécialisés »https://t.co/tNdYlwpnZ7 pic.twitter.com/0FBO6Az2OV— Brice Le Borgne (@BriceLeBorgne) April 13, 2020
Le premier lot concerne « 565 micro-drones du quotidien » capables de voler pendant vingt-cinq minutes minimum, en étant discrets. Le deuxième lot concerne « 66 drones de capacité nationale » capables de transmettre des images au moins à 5 kilomètres et enfin un troisième, pour « 20 nano-drones spécialisés » d’un poids inférieur à 50 grammes. La valeur estimée de cette commande serait entre 3 et 4 millions d’euros.
Une autre commande inquiétante
Le France possède déjà des drones comme le montre les précédentes commandes : par exemple, 233.000 euros ont été investis en 2011, 315.000 puis 487.000 euros en 2015, 328.000 euros en 2016. Ce qui choque en revanche, c’est la différence de montant, et donc probablement du nombre d’appareils (ou de leurs capacités). Cette fois-ci, Beauvau investit dix fois plus qu’en 2016.
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Le gouvernement cherche-t-il à verbaliser à tout va dans les prochains jours ? Possible, si l’on regarde des faits divers récents… Des moyens considérables ont été déployés pour verbaliser les contrevenants au confinement comme dans les Vosges, où des hélicoptères ont été déployés pour tracker les infortunés randonneurs. Près du village de l’Etang-Salé-les-Bains (La Réunion), un hélicoptère de la gendarmerie aidé d’un drone a atterri sur la plage pour verbaliser un nageur. En métropole, des drones de la gendarmerie sont utilisés sur les littoraux de Charente-Maritime, des Côtes-d’Armor, de Corse, du Pas-de-Calais, de Loire-Atlantique, du Var, ou encore dans le Doubs ainsi qu’aux abords du lac du Bourget en Savoie selon l’agence AEF. Selon l’AFP, à Paris mais aussi dans les grandes villes comme à Marseille ou Lille, la police nationale utilise des drones pour faire respecter le confinement. Nice et les Alpes-Maritimes ont été les précurseurs en la matière.
Coronavirus : un hélicoptère traque les randonneurs dans les Vosges – France 3 Grand Est https://t.co/DvY18FvszL
— l’oranaise (@L_oranaise_) April 6, 2020
Coronavirus : la ville de Nice utilise des drones pour disperser les personnes qui ne respectent pas les mesures de confinementhttps://t.co/o8X2mhgAXE pic.twitter.com/pvIkgCkvtj
— franceinfo (@franceinfo) March 19, 2020
Notons que les entreprises spécialisées ont jusqu’au 19 juin pour envoyer à l’État leurs propositions, ce qui laisse supposer, après un temps de formation et d’adaptation de la part des forces de police et de gendarmerie, que ces futurs drones ne seront toutefois pas pleinement opérationnels dans les prochaines semaines.
Aucun lien avec le Coronavirus d’après Beauvau
Contacté par Libération via son service Checknews pour « débunker » l’article de Cerveaux non disponibles, le ministère de l’Intérieur s’est contenté de dire que l’appel d’offre réponds au « besoins de la sécurité intérieure (gendarmerie nationale, police nationale et sécurité civile) ». Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs assuré que la commande n’avait rien à voir avec l’actualité : « cet appel d’offres est sans lien avec la situation sanitaire actuelle, l’expression de besoin et les spécifications techniques ayant été consolidées au cours du second semestre 2019.»
https://t.co/b5MDN21fCK | Avis n°20-31056 commande de l’état de gaz lacrymogènes…leur seule prévoyance…pour la fin du Confinement….?? https://t.co/sC2w4IOznN
— Anne Le Prince Cahen (@Foggy996) April 11, 2020
Si la volonté d’une telle commande ne date pas d’hier, le fait de la lancer en ce moment n’est peut-être pas si anodin. Le gouvernement craint-il l’après confinement ? Le Parisien a révélé que nos représentants sont très inquiets d’une potentielle grogne sociale et populaire une fois la quarantaine levée. En somme, après la crise sanitaire et économique que nous vivons, une crise sociale pourrait éclater prochainement. Sur les réseaux sociaux, des groupes s’organisent déjà et attendent « le jour d’après » pour descendre dans la rue et unir « Gilets jaunes et blouses blanches ». Le premier samedi après le confinement ou encore le 21 juin, jour anniversaire du décès de Steve Maia Caniço à Nantes, sont des dates déjà cochées dans les calendriers.
Voilà pourquoi le préfet de Paris est resté, à juste titre, en place (en charge dit Castaner)
« Le jour d’après » : la fin du confinement inquiète les renseignements, via @LePoint https://t.co/2nH6rHHBZ3— Raux JF Ne pas fermer Fessenheim II (@RauxJF) April 13, 2020
Mais l’État se tient prêt au maximum. L’Intérieur a passé le mois dernier, un autre appel d’offres d’un montant similaire, 3.642.864 euros HT, pour remplir ses stocks de gaz lacrymogène. Difficile ici de ne pas faire un lien. Nos libertés fondamentales, comme celle de circuler librement, risquent encore une fois d’en prendre un coup.
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LA REPOSE: équipons-nous de lance bille d’acier,pour décaniller ces drones de la dictature MACRON,en attendant d’aller le décaniller de l’Elysée,et du poste qu’il usurpe,lui,et son gouvernement de criminels..!!
Effectivement il va falloir réfléchir à des outils de défenses !!
Et avec tout ça on nous dit de faire des dons pour l’hôpital… Des budgets pour les actions de protection du gouvernement mais pas de budgets pour les actions de protection de la population. Qui disait que la dictature c’est chez les autres ?
Faut que ça pète d’une manière ou d’une autre, en Suisse la population a bien compris ce qui se trame et les suisses s’arment massivement depuis plusieurs années.