L’ancien président d’Equateur, Rafael Correa, se présentera en tant que vice-président derrière Andrès Arauz, candidat au poste suprême en février 2021.
Élu pour la première fois président de l’Équateur en 2006, Rafael Correa avait enchaîné trois mandats jusqu’en 2017. Dans l’incapacité légale de se présenter une quatrième fois, et souhaitant de toute façon se consacrer à sa famille, il voyait alors en son vice-président Lenin Moreno un digne successeur. Seulement, très vite, ce dernier a trahi sa confiance en menant une politique néolibérale à l’inverse du socialisme jusqu’ici mis en place. En février 2021, Andrès Arauz tentera d’accéder au pouvoir avec comme colistier nulle autre que l’ex-président du pays.
Socialiste et souverainiste
Élu pour la première fois avec 58%, Correa s’était très vite dressé contre l’impérialisme américain. Prônant un certain souverainisme, il avait également incarné le socialisme d’Amérique latine, comme avaient pu le faire Lula, Evo Moralès ou encore Hugo Chavez. Il aura ainsi mené une grande politique sociale et aura fait fortement reculer la pauvreté en quelques années. Ses réformes de la police ont également fait de l’Équateur l’un des états les plus sûrs du continent. Opposé aux traités de libre échange et il aura par ailleurs mèné une politique écologiste. Sa nouvelle constitution avait en outre pour but d’en finir avec le modèle néolibéral. Son parcours lui vaudra d’ailleurs deux confortables réélections en 2009 et en 2013.
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Le néolibéralisme est revenu par une autre porte
Habitué des coups d’états, souvent fomentés par les États-Unis, les nations sud-américaines socialistes doivent constamment rester sur le qui-vive. Seulement, ce qui s’est déroulé en 2017 en Équateur était peu prévisible. Le néolibéralisme américain s’est en effet imposé par une porte peu habituelle, celle de la trahison. Personne n’aurait pu soupçonner le mal nommé Lenin Moreno de mener une politique néolibérale. Après avoir été le vice-président de Correa pendant des années, il était le candidat tout indiqué. Pourtant une fois au pouvoir, celui-ci a enchaîné trahison sur trahison et a refait de l’Équateur un état néolibéral soumis aux Etats-Unis.
Moreno a aussi trahi Julian Assange
Outre la souffrance évidente infligée au peuple équatorien, Moreno a également marqué l’Histoire par sa vile trahison envers Julian Assange. Ce dernier avait trouvé refuge dans l’ambassade de l’Équateur à Londres, grâce à l’asile politique accordé par Rafael Correa. Mais deux ans après son arrivée au pouvoir, Moreno lève sa protection et livre ainsi le lanceur d’alerte à la justice britannique.
Andrès Arauz va tenter de reprendre la relève de Correa
Alors que le parti de Correa a failli être interdit par le pouvoir et que l’ancien président a du fuir en Belgique pour ne pas être arrêté, le mouvement devrait néanmoins pouvoir se présenter en 2021. Il sera incarné par le jeune Andrès Arauz, ancien ministre de la culture (2015-2017) et directeur général de la banque centrale d’Équateur (2009-2011). Rafael Correa, candidat en tant que vice-président, épaulera donc le jeune économiste de 35 ans. Si cette victoire se conjuguait avec celles des socialistes en Bolivie et au Brésil lors des prochains scrutins, alors l’Amérique du Sud pourrait peut-être se dresser de nouveau face à l’impérialisme américain.
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Si les socialistes revenaient au Brésil, c’est le peuple qui sera vendu au plus offrant. Exactement comme avant.