Le milliardaire Jeffrey Epstein, accusé d’être au cœur d’un vaste réseau de pédophilie impliquant des hautes personnalités du monde entier, se serait donc suicidé par pendaison dans sa cellule, si l’on en croit les résultats officiels de l’autopsie rendus publics ce vendredi 16 août. Pourtant, un ancien détenu de la prison de haute sécurité où était enfermé Epstein, la Metropolitan Correctional Center à Manhattan, se confiait le 10 août dernier au New York Post, et témoignait – anonymement – des conditions de détention dans cet établissement pénitencier où lui-même aurait séjourné plusieurs mois (aile spéciale 9 sud, comme Epstein). Nous avons estimé important de traduire et diffuser ce témoignage dissonant.
Traduit de l’anglais par Thibault et Vincent
Il est impossible que cet homme se soit donné la mort. J’ai passé beaucoup de temps dans ces cellules. C’est impossible.
Les cellules font à peu près de 2,30 a 2,60 m. Il n’y a aucun moyen de s’accrocher à quoi que ce soit. On vous donne des couvertures mais elles ont la texture du papier, pas assez résistantes. Il faisait 90 Kg – ça n’aurait jamais marché.
Quand ils vous suspectent de vouloir vous suicider, ils vous font porter une tunique blanche, une salopette. Ils savent qu’avec ça, aucun détenu ne peut se faire de mal.
Les vêtements qu’ils vous donnent sont des combinaisons une pièce, toutes de couleur marron foncé.
Aurait-il pu le faire depuis le lit ? Non monsieur. Il y a bien un cadre en métal, mais on ne peut pas l’enlever. Il n’y a pas de lampe au plafond. Pas de barres.
Rien dans ce qu’ils vous donnent n’est suffisant pour se donner la mort. Vous voulez écrire une lettre ? Ils vous donnent des stylos en mousse, et du papier peut-être une fois par semaine.
Rien de dur ou en métal.
Il y a jusqu’à 80 personnes dans le bâtiment. Ils pouvaient vous mettre à deux par cellule. C’est individuel ou pour deux, mais je ne croirai jamais que ce type a eu un compagnon de cellule. Il était trop exposé.
Les dégâts que cette unité peut faire à un homme
C’est comme si vous étiez un animal et qu’on vous amenait dans un chenil. Un gars comme Jeffrey là-dedans, c’est juste, putain, incroyable.
J’ai dit à mes parents de ne pas y aller. Dieu n’est pas dans ce bâtiment.
J’ai eu de sérieux problèmes là-bas. Ce qu’il s’est passé reste gravé à tout jamais.
Certains gardes sont dans un délire de toute puissance. Ils savent que les gars souffrent. Ils savent que, dans ce pays, un endroit comme celui-ci existe, un endroit que le reste du monde n’a pas vu, et ça les éclate.
Si les gardes voient que le gars est en train de craquer, ils l’aideront à craquer.
Mais j’ai la ferme conviction que Jeffrey Epstein ne s’est pas suicidé. Ça n’est pas arrivé.
Source : New York Post – Lire le témoignage en anglais ici