Lors de sa recapitalisation en juin dernier, la compagnie Lufthansa avait été obligée par la Commission européenne de céder des créneaux horaires dans plusieurs aéroports. Un précédent qui pourrait faire jurisprudence pour Air France.
C’est un énorme coup dur qui pourrait se profiler à l’horizon d’Air France. Pour obtenir le feu vert de Bruxelles pour sa recapitalisation, la compagnie française pourrait être obligée de céder des créneaux horaires à l’aéroport d’Orly et ainsi ouvrir la porte aux compagnies concurrentes, selon La Tribune.
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En juin dernier, la Commission européenne avait obligé Lufthansa lors d’une opération de recapitalisation de céder 24 slots par jour à la fois à Francfort et à Munich, soit l’équivalent de près de 9 000 créneaux annuels sur chaque aéroport.
S’appuyant sur cette jurisprudence, Bruxelles demanderait sensiblement la même chose à Air France sur l’aéroport d’Orly. Actuellement, Air France détient environ 50 % des 250 000 créneaux de l’aéroport d’Orly. Si Bruxelles obtient gain de cause, Air France pourrait alors restituer près de 7 % de ses slots sur cet aéroport. Un énorme coup dur. D’autant qu’Air France via Transavia entend se relancer dès cet été avec de nouvelles destinations en France.
« Quand tout un secteur traverse une crise majeure et que toutes les compagnies aériennes présentes sur le long-courrier ont été aidées par leur État, qu’elles seraient aujourd’hui mortes sans cela, est-il raisonnable, après avoir accepté ces aides de gêner ensuite les opérateurs, en compromettant leurs chances de se remettre en selle en leur imposant de rendre des créneaux là où elles sont fortes », s’interroge un proche du dossier dans la Tribune.