Anne hidalgo a annoncé hier sa candidature à la Mairie de Paris, briguant ainsi un second mandat. Un duel semble se dessiner entre elle et le candidat LREM Benjamin Griveaux. À moins que Cédric Villani ne vienne jouer les trouble-fêtes. Nous vous proposons un tour d’horizon des différents candidats, et un décryptage complet des scénarios envisageables.
Les 15 et 22 mars prochain, les électeurs parisiens seront appelés aux urnes pour choisir leur mairie pour les six prochaines années. Ce 11 janvier, Anne hidalgo s’est déclarée candidate à sa réélection, à 9 semaines seulement du scrutin. Elle devra mener une campagne express, en s’appuyant sur son bilan et son expérience. L’actuelle maire de Paris a ainsi fait l’exclusivité de sa vie politique dans la capitale, comme adjointe de l’ancien maire Bertrand Delanoë, ou encore comme conseillère régionale d’Île-de-France.
Benjamin Griveaux, le choix de LREM
Une stratégie opposée de celle de son principal rival, le député LREM, ancien secrétaire d’État et ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Celui-ci n’a jamais été maire. Il s’est déclaré candidat dès mars 2019, quittant le gouvernement pour se consacrer à la campagne, tout en restant député. Un intérêt peut-être un peu trop prononcé pour la mairie de Paris, puisqu’en effet, l’émission Quotidien et le magazine Capital l’ont épinglé pour son absentéisme à l’Assemblée.
Plus tôt, en janvier 2019, son ministère avait été attaqué lors de l’acte VIII des Gilets Jaunes. « C’est la première fois qu’un ministre de la Ve République est contraint de s’enfuir de son bureau en courant. […] L’attaque de son ministère n’est sans doute pas sans lien avec ce que peut susciter Benjamin Griveaux : une image de teigneux prêt à défendre la Macronie jusqu’à la provocation » avait alors écrit le journal Le Monde. Une ténacité qui lui a sans doute valu l’investiture officielle de LREM le 10 juillet dernier, face entre autres, à Cédric Villani.
Cédric Villani, le caillou dans la chaussure
Cédric Villani a débuté sa carrière en tant que chercheur et mathématicien. Il est membre du parti présidentiel et également de la French-American Foundation, une organisation qui se consacre à « renforcer les liens entre la France et les États-Unis ». II devient lui-aussi député en 2017. Pour la mairie de Paris, il se présente sans le soutien du parti, comme dissident LREM. Pourtant en 2014, il présidait le comité de soutien d’Anne Hidalgo…
La « droite » sera représentée par l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati. Députée européenne de 2009 à 2019 et maire du 7e arrondissement de Paris depuis 2008, elle a été désignée tête de liste par Les Républicains. Enfin, la tête de liste des verts (EELV) est David Belliard.
Plusieurs scénarios encore possibles
Un sondage Ifop, commandé par la mairie de Paris, a été rendu public par le magazine Le Point, le 10 décembre dernier. Cette enquête place au premier tour Anne Hidalgo en tête des intentions de vote (22,5%), devant Rachida Dati et Benjamin Griveaux, tous deux donnés à 17%. Le candidat LREM dissident, Cédric Villani, est donné à 14% des intentions de vote, l’EELV David Belliard est donné à 12,5%.
Ils sont en réalité trois à pouvoir gagner. Un deuxième tour avec Hidalgo et Dati devrait profiter à la première, Madame Dati ne bénéficiant pas d’un réservoir de voix très important. Si Cédric Villani venait à se retirer, cela profiterait grandement à Benjamin Griveaux qui pourrait clairement entrevoir la victoire. Toutefois, plusieurs des soutiens de Villani le pousse à faire alliance avec les verts. Un tel accord lui permettrait d’entrevoir le second tour, pour un duel très ouvert. Yannick Jadot, candidat d’EELV à la présidentielle de 2017, s’est déclaré favorable à cette alliance, mais également à une alliance avec Hidalgo. Cette dernière essaie de rassembler à gauche, alors que Benjamin Griveaux chasse sur les terres de la droite parisienne. L’incertitude reste très forte pour cette élection. Cependant, avec deux candidats « LREM », et une candidate sortante qui avait appelé à voter pour Macron au second tour de la présidentielle de 2017, Paris évolue dans une réalité bien différente de celle de nombreuses villes françaises.
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