L’alternance des périodes de sécheresse intense et de pluies abondantes conduit les prix de l’eau à subir des variations continuelles, et les agriculteurs à rencontrer des pénuries successives. C’est ainsi que le monde financier, profitant de cette faille systémique, a eu l’idée de monétiser la ressource indispensable à la vie.
Un marché financier d’un tout nouveau genre vient d’ouvrir ses portes aux États-Unis. Et c’est terrifiant. Depuis un peu moins de deux semaines, il est désormais possible pour les investisseurs de parier sur l’évolution du cours de l’eau en Californie, au même titre que le blé et le pétrole. Inutile de préciser que c’est la première fois.
La création de ce marché avait été annoncée en septembre dernier, alors que des incendies gigantesques, renforcés par le réchauffement climatique, ravageaient les États les plus à l’ouest de la première puissance mondiale, en particulier la Californie. Selon l’opérateur boursier américain Chicago Mercantile Exchange, il s’agissait officiellement de :
fournir « aux utilisateurs agricoles, commerciaux et municipaux d’eau une plus grande transparence, une meilleure détermination des prix et un meilleur transfert des risques, ce qui peut contribuer à aligner plus efficacement l’offre et la demande de cette ressource vitale ».
Adossés à un indice créé en 2018, le Nasdaq Veles California Water, des contrats à terme (appelés « futures » en anglais) peuvent maintenant être échangés sur le Chicago Mercantile Exchange (CME), l’un des deux principaux marchés à terme américains.
Destinés au départ aux marchés agricoles, les contrats à terme correspondent à des engagements fermes conclus à une date antérieure à la livraison des produits. C’est une sorte de pari sur l’avenir : on s’engage à acheter ou vendre un actif dans le futur, selon des conditions définies à l’avance.
Dans le cas de l’eau, si le cours augmente dans les mois qui suivent, le pari est gagnant ; si le cours baisse, il est perdant. Il existe des contrats à terme sur presque toutes les matières premières du monde, pétrole, blé, maïs, soja, bétail, et jusqu’au jus d’orange.
Mais que font les « antifas » ?