Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est devenu ce 14 juillet commandeur de la Légion d’honneur. Une récompense perçue par beaucoup comme une énième provocation.
Le haut grade de « commandeur de la Légion d’honneur » est décerné par les ministres eux-mêmes qui décident de l’attribuer à un individu qui aurait agit de façon « noble ». Pour le commun des mortels, il faut bien avouer que « noble » n’est pas le premier adjectif qui vient à l’esprit lorsque l’on pense à Didier Lallement qui a été impliqué dans de nombreuses polémiques.
Récompenser la répression
« En quelques mois, la police a blessé autant de manifestants qu’en 20 ans ». Voilà le bilan terrible que dresse le journaliste indépendant David Dufresne de la gestion du mouvement des Gilets Jaunes. Au commencement des manifestations, Didier Lallement, lui, n’est pas encore préfet de police de Paris, mais il officie déjà à Bordeaux où il est connu pour sa politique très répressive. La police à ses ordres n’avait d’ailleurs pas hésité à matraquer un député de la République.
Allo @Place_Beauvau – c'est pour un bilan (provisoire)
A l'heure où l'IGPN rend public son rapport 2018, et où l'on apprend que les tirs de #LBD ont bondi en un an de 203% et ceux des #GMD de 296%, rappel de nos chiffres.
Data visualisation complète https://t.co/2knUYyBpR8 pic.twitter.com/UcND9yQM4k
— David Dufresne (@davduf) June 13, 2019
« Nous ne sommes pas dans le même camp Madame »
Après son arrivée à la tête de la Police de Paris en mars 2019, Didier Lallement poursuit la politique répressive de son prédécesseur. Celle-ci semble même devenir une norme pour toutes les manifestations de protestation organisées dans la capitale. Face à une gilet jaune pacifiste, le préfet délaisse même sa neutralité républicaine pour proclamer : « nous ne sommes pas dans le même camp Madame ». Par là même, il se place comme un défenseur du gouvernement Macron, et non plus comme un garant de l’ordre républicain. Entre le peuple et le, désormais, surnommé « éborgneur », le divorce est consommé.
La violence pour doctrine
Également décrié pour sa gestion d’une manifestation féministe pacifique, pour l’affaire Zecler ou encore pour la disproportion de l’action de certains policiers pour faire respecter le confinement, Lallement sera même impliqué dans une enquête pour faux témoignage. Un signalement bien sûr classé sans suite par la Macronie.
D. Lallement c'est :
– Des ordres illégaux, l'emploi disproportionné de la force contre les manifestants
– l'utilisation abusive de drones pour surveiller la population
– la répression très violente de la marche des femmes
– Un soutien financier aux agresseurs de M. Zecler https://t.co/AmuBE86XPk— Salomé Saqué (@salomesaque) July 14, 2021
Vague d’indignation
Parmi les observateurs, et notamment l’opposition, une vague de protestation est donc sans surprise montée contre la récompense accordée au préfet de Paris. Le député LFI, Loïc Prudhomme évoque ainsi un « royaume de la répression et du contrôle social ». Le président de l’UPR, François Asselineau dénonce, quant à lui, le « mépris, la violence et la haine » d’Emmanuel Macron. De son côté la journaliste Salomé Saqué refait le bilan d’une « répression très violente », tout comme la candidate aux primaires EELV, Sandrine Rousseau. À défaut d’une récompense méritée, voilà Didier Lallement au moins chaudement rhabillé pour l’hiver.
Le Média pour Tous
Ils nous pissent dessus sans même essayer de nous faire croire qu’il pleut !!!