La rencontre entre Macron et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, notamment responsable de la pire répression policière que l’Egypte moderne ait connue, s’est déroulée dans le silence médiatique le plus total. Le dictateur, hypocritement dénoncé par son homologue français, s’est même vu remettre la légion d’honneur en tant qu’allié de choix de l’impérialisme français.
Le dictateur Abdel Fattah al-Sissi a reçu un accueil de prestige durant sa visite d’état en France du 6 au 8 décembre. Malgré un discours en apparence critique, l’Etat français a démontré cette semaine toute l’estime qu’il portait au président autoritaire d’Egypte. Emmanuel Macron avait eu l’occasion de mentionner, en janvier 2017, les atteintes aux droits de l’Homme commises par Abdel Fattah al-Sissi. Un simple jeu de façade confirmé cette semaine par le traitement de cette rencontre officielle. De fait, les paradoxes induits par la gestion de cet événement n’ont cessé de se multiplier.
Emmanuel Macron a en effet réitéré formellement son opposition aux violences du gouvernement égyptien mais déclaré : « Je ne conditionnerai pas notre coopération en matière de défense, comme en matière économique, à ces désaccords » en ajoutant « qu’une politique de boycott viendrait à réduire l’efficacité d’un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale ». En d’autres termes les intérêts de défense et surtout les multiples intérêts économiques du patronat de l’armement et du secteur pétrolier supplantent la question des droits humains qui ne doivent ni arrêter, ni même freiner les relations de l’impérialisme français avec le régime dictatorial du maréchal.