SANTE – Alors que plus de 150 services d’urgences sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, le député communiste du Nord Alain Bruneel souhaitait « constater » la réalité et « suivre le parcours d’un patient lambda ».
« Six heures d’attente et encore, j’ai eu de la chance ». Après une nuit passée « incognito » sur un brancard aux urgences de Douai (Nord), le député PCF Alain Bruneel a dénoncé lundi 1er juillet une situation « dramatique », appelant Agnès Buzyn à faire cette expérience, « sans caméra ni collaborateur ».
Alors que plus de 150 services d’urgences sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, le député communiste du Nord souhaitait « constater » la réalité et « suivre le parcours d’un patient lambda », mais sans prévenir la direction de l’hôpital au préalable, a-t-il expliqué à l’AFP. Dans la soirée du vendredi 28 juin, il s’est donc rendu aux urgences de Douai, « en simulant des maux de ventre ». « A 21h30, lorsque je suis arrivé devant l’une des deux infirmières régulatrices », chargées de « juger de l’état de gravité » des patients et de les orienter, « plus de 200 personnes, dont 59 enfants, étaient déjà passées dans la journée », a-t-il raconté.
« Une chaleur énorme »
« On a pris ma tension, ma température, j’ai passé un électro-cardiogramme » puis « on m’a indiqué qu’il y avait 3h20 d’attente -hors urgences vitales – avant d’être ausculté par un médecin (…) J’ai finalement attendu six heures », a déploré l’élu. « Le personnel fait tout ce qu’il peut, avec ce qu’il a (…) mais la situation est dramatique. […] Les brancards s’entassent, dans les couloirs » puis « en file indienne avant d’arriver devant les trois box » réservés aux consultations, a-t-il détaillé.
« Il fait une chaleur énorme, le personnel ne peut ni nous donner à boire ni à manger car ils ne savent pas ce qu’on a (…) Des personnes âgées ont besoin d’aller aux toilettes, mais il n’y a pas assez de personnel, alors des patients se lèvent pour aller chercher l’infirmière, accompagnant parfois eux-mêmes ces personnes aux toilettes », a-t-il encore témoigné.