L’Arcep, le gendarme des télécommunications en France, part ce 1er août en guerre contre ces pratiques insupportables : des appels reçus sur notre mobile ou notre téléphone fixe, d’apparence familière, qui viennent en fait de centres d’appels situés à l’étranger. Explications.
Nous avons tous été confrontés au problème – à cette nuisance. Un appel sur notre téléphone portable – ou notre ligne fixe. Le correspondant n’est pas répertorié dans notre liste de contacts, mais le numéro qui s’affiche commence très classiquement par 01, ou 02, 03, 06, 07, 09… Donc potentiellement réaliste, concernant, intéressant. Peut-être un ami d’ami, un membre de la famille dont on n’a pas encore les coordonnées, un contact professionnel…
Mais, à l’autre bout, un centre d’appel, un démarchage téléphonique (fenêtres, cuisines, assurances, santé…). Ou rien, juste la tonalité occupée. Voire un message sibyllin, anonyme, très court, mais pressant : « Rappelle-moi, c’est urgent ».
Dans tous les cas, du temps de perdu, de l’agacement – et, si jamais vous avez la mauvaise idée de rappeler le numéro, la possibilité de perdre beaucoup d’argent en quelques secondes seulement, par le biais de numéros surtaxés.
La plupart du temps, ces appels irritants viennent de l’étranger, du Maghreb notamment. Bien cachés derrière l’apparence de numéros familiers.
Cette pratique, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) veut y mettre fin. Le 16 juillet dernier, le gendarme des télécommunications en France a publié une vaste mise à jour (n° 2019-0954) de son « plan de numérotation ».
Les centres d’appels dans le viseur
Concernant les centres d’appels, d’abord : afin de limiter les nuisances dont sont victimes les utilisateurs recevant des appels ou messages non sollicités, l’Arcep a adopté en juillet 2018 deux mesures dont l’entrée en vigueur était différée à ce jeudi 1er août 2019 : « l’interdiction, pour les appels ou messages provenant de l’international, d’utiliser comme identifiant d’appelant, en l’absence de mécanisme d’authentification, un numéro géographique (01-05) ou polyvalent (09) » ; et « l’interdiction, pour les systèmes automatisés émettant plus d’appels ou de messages qu’ils n’en reçoivent, d’utiliser des numéros géographiques (01-05), mobiles (06-07) ou polyvalents (09) comme identifiant d’appelant ».
Traduisons : les communications venant de l’international ne pourront plus utiliser un numéro géographique français (01 à 05) ni un 09. Et les systèmes automatisés ne pourront plus se faire attribuer un numéro mobile (06-07).
Les opérateurs seront chargés de contrôler le bon respect de cette nouvelle règle et d’interrompre immédiatement « des appels ou messages utilisant des numéros usurpés. »
L’Arcep leur laisse néanmoins deux ans pour appliquer ces nouvelles règles. On peut le regretter, mais il faut aussi savoir que tous les systèmes automatisés ne font pas de démarchage abusif – et il faut que les entreprises puissent continuer à contacter leurs clients selon des règles claires.