Le vase déborde de tous les côtés. Au beau milieu d’une grogne sociale qui traverse toute la France et tous les secteurs d’activité, les employés de Conforama entrent dans la danse et se mettent en grève. En effet, la direction vient d’annoncer qu’elle va se séparer de 20% de ses effectifs en France. Et les indemnités de licenciement supra-légales sont incroyablement basses.
Comme annoncé au mois de juillet dernier, le groupe Conforama va se séparer de 1.900 employés (sur 9.000) pendant l’année 2020. Le groupe parle d’un plan de « transformation profonde et nécessaire ». Dans le détail Conforama fermera 32 magasins en France et supprimera 600 postes dans des magasins qui resteront ouverts. En clair, les détaillants de mobilier souffrent d’une concurrence colossale dans leur secteur, par le géant Ikea mais aussi Amazon. Une guerre des prix fait rage… que les employés payent au prix fort.
Comme le disait un jour un ancien associé de Patrick Drahi :
« Les sociétés que nous visons sont des sociétés dans lesquelles il y a beaucoup de gras. Quand on veut rentabiliser une société, il faut faire un petit peu de nettoyage pour la faire mieux repartir ensuite ».
Mais en bout de chaîne, ce « gras » finit par se retourner contre ses maîtres lorsqu’il se sent trahi. C’est le sentiment général aujourd’hui chez les employés de Conforama et c’est ce que résume Max Zamy, devant le rideau baissé du magasin du Pont-Neuf à Paris.
« 32 ans de maison et on touche des cacahuètes ».
Il faut dire que les indemnités de licenciement supra-légales (c’est à dire en plus du minimum légal) proposées par la direction sont scandaleusement basses : 1.000 euros entre 0 et 10 ans d’ancienneté, portés à 2.000 euros entre 10 et 20 ans et 2.500 euros au delà. Un crachat en pleine figure aurait fait le même effet que ces indemnités. Résultat : les employés de Conforama sont dans la rue. Huit magasins parisiens ont été bloqués ce mercredi, pour une grève illimitée annoncée par les syndicats.
Mais il y a peu de chance que ces grèves localisées aboutissent car le problème est global et structurel. L’an dernier le groupe Conforama a connu un déficit opérationnel de 24 millions d’euros. C’est tout le secteur qui est touché par les pratiques commerciales de plus en plus agressives des mastodontes du secteur. Sans parler des soupçons de malversations qui pèsent sur le groupe. C’est tout un modèle économique qui est à repenser, une indépendance industrielle et commerciale à reconquérir, des règles à établir, mais cela nécessite une union sacrée de tous les Français face à la destruction de leur pays par les vampires qui les gouvernent.
C’est à cela qu’il faut travailler chaque jour.
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