Cette décision pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni et faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.
La Cour suprême britannique a estimé, vendredi 19 février, dans une décision très attendue, que les chauffeurs Uber pouvaient être considérés comme des employés, rejetant ainsi le recours du géant américain de réservation de voitures.
La plus haute juridiction britannique a donné tort à Uber, qui l’avait saisie après avoir perdu à deux reprises, en 2017 et 2018, devant des tribunaux. La justice aura donc donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs Uber qui estimaient avoir droit au statut d’employé, compte tenu du temps passé connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe par exemple sur leur évaluation.
Cette décision signifie que les chauffeurs devraient avoir droit, par exemple, à un salaire minimal ou à des congés payés, ce qui pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni et faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.
Par ailleurs, ceux qui ont porté la plainte pourront se tourner vers un tribunal pour obtenir des indemnisations. Et, en théorie, d’autres chauffeurs pourront alors demander à la justice d’obtenir le statut d’employé.
La décision pourrait faire tache d’huile
La société américaine a annoncé dans la foulée « respecter » la décision de la Cour suprême britannique. « Nous sommes décidés à faire plus et nous allons consulter tous nos chauffeurs en activité au Royaume-Uni pour comprendre les changements qu’ils veulent voir », a déclaré Jamie Heywood, le patron d’Uber pour l’Europe du Nord et de l’Est.
La compagnie assurait depuis le début de cette longue bataille judiciaire que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.