Jérôme Rodrigues, figure médiatique des gilets jaunes, blessé à l’oeil samedi dernier place de la Bastille à Paris, s’est indigné du refus du Conseil d’État de suspendre l’utilisation du LBD.
C’est « une profonde tristesse et une grande colère (…) Ça détruit des vies », a dénoncé Jérôme Rodrigues vendredi sur notre antenne, indiquant qu’il irait manifester ce samedi, « car aujourd’hui je suis plus qu’impliqué » a-t-il déclaré.
« Pourquoi détruire une vie quand on vient simplement manifester et revendiquer notre droit le plus strict en France? Pourquoi (…) être reçu à coups de flingue et à coups de grenade? C’est un truc pas normal du tout », a-t-il ajouté.
Le débat sur l’usage du LBD relancé
Ce juge « est quand même un être humain, il voit quand même les méfaits que peuvent faire cette arme », s’alerte Jérôme Rodrigues. « Aujourd’hui quand vous avez en face de vous quelqu’un qui a perdu son oeil, je suis quand même le numéro 20 aujourd’hui à avoir perdu un oeil, d’autres ont perdu un pied, une main. On appelle ça de la mutilation de guerre », tonne encore le gilet jaune, qui réclame l’interdiction du lanceur de balles de défense.
Cette blessure nourrit depuis quelques jours un débat de plus en plus vif à mesure qu’augmente le nombre de manifestants présentant des blessures graves liées aux violences policières, de samedi en samedi.
Mercredi, un policier a reconnu avoir fait usage d’un lanceur de balles de défense dans le créneau horaire où Jérôme Rodrigues a été blessé à l’oeil. Une enquête de l’IGPN a été ouverte pour déterminer si ce tir est à l’origine de ses blessures.