Bilan humain, profil du suspect, chasse à l’homme… Neuf questions qui se posent au lendemain de l’attentat de Strasbourg



Mardi 11 décembre, le suspect, que la police a identifié comme étant Chérif Chekatt, a ouvert le feu dans le centre-ville de la capitale alsacienne. L’homme, en fuite, est activement recherché depuis.

Terreur sur le marché de Noël. Un homme a ouvert le feu mardi 11 décembre dans les rues de Strasbourg, avant de prendre la fuite. Selon un bilan provisoire, deux personnes sont mortes, une troisième est en état de mort cérébrale et douze personnes ont été blessées. Le plan Vigipirate est passée en « alerte attentat », son niveau le plus haut.

Que s’est-il passé précisément ?

Les faits se sont déroulés aux alentours de 20 heures. Vers 19h45, un homme de 29 ans, Chérif Chekatt, emprunte le pont du Corbeau et pénètre dans le centre historique par le Sud, armé d’un couteau et d’une arme de poing. Il ouvre d’abord le feu sur des passants à hauteur du 10 rue des Orfèvres, avant de tomber sur quatre militaires de la force Sentinelle, rue des Grandes Arcades. Blessé à la main, il parvient à prendre la fuite, par la rue du Saumon. Sa course mortelle dans le centre-ville se termine dans la rue du Pont Saint-Martin, où il grimpe dans un taxi peu après 20 heures. Il rejoint le quartier de Neudorf, où les policiers perdent sa trace.

Quel est le bilan et pourquoi a-t-il évolué ?

Mercredi 12 décembre à 16h55, le bilan était de deux morts, auxquels s’ajoutent une personne en état de mort cérébrale et douze blessés. Mais ce chiffre a fluctué tout au long de la journée. La préfecture du Bas-Rhin a en effet modifié à plusieurs reprises son bilan mercredi matin, tout comme le maire, Roland Ries, qui a annoncé quatre morts dans la nuit. Une confusion qui trouve probablement sa source dans l’état de mort cérébrale de l’une des victimes.

Qui sont les victimes ?

Les deux personnes tuées sont un touriste thaïlandais de 45 ans et un Strasbourgeois de 61 ans. Un garagiste afghan, deux journalistes, italien et français, et deux habitants des Vosges figurent parmi les blessés par balle.

Quel était le dispositif de sécurité au marché de Noël ?

Cet événement prisé est placé depuis plusieurs années sous très haute sécurité. Mardi, comme chaque jour, environ 260 policiers nationaux, 160 agents de sécurité privés, 50 policiers municipaux et plusieurs dizaines de militaires de l’opération Sentinelle étaient ainsi mobilisés pour sécuriser les accès et les allées du centre-ville de Strasbourg, et ce jusqu’au 30 décembre.

Quel est le profil du terroriste présumé ?

Le suspect de la traque a rapidement été identifié. Agé de 29 ans, Chérif Chekatt a un casier judiciaire chargé : 27 condamnations pour des faits de droit commun, en France, en Allemagne et en Suisse, notamment des braquages violents. Ce Strasbourgeois était également fiché S pour sa radicalisation islamiste en raison de son attitude prosélyte en détention.

Pourquoi le domicile du suspect a-t-il été perquisitionné mardi matin ?

Le jour de l’attentat, la gendarmerie a perquisitionné le domicile du tireur présumé, Chérif Chekatt. Cette opération est intervenue sur commission rogatoire du parquet de Strasbourg, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « tentative d’assassinat, violences aggravées et association de malfaiteurs ». Sur place, les gendarmes ont trouvé « une grenade défensive », une arme 22 long rifle chargée et quatre couteaux. On ignore encore si cette opération a déclenché le passage à l’acte du suspect, qui a lui-même mentionné cette perquisition au chauffeur de taxi qui l’a transporté dans le quartier du Neudorf.

Comment se déroule la traque ?

Selon le ministre de l’Intérieur, 720 personnes sont lancées aux trousses du tireur. La ville de Strasbourg a été bouclée dans la nuit et plusieurs perquisitions ont été menées. Quatre proches du suspect ont été placés en garde à vue. Les frontières avec l’Allemagne, où Chérif Chekatt a été incarcéré en 2016, ont également été bouclées.

Pourquoi franceinfo n’a pas diffusé sa photo et son nom complet avant mercredi après-midi ?

C’est probablement la question que les internautes de franceinfo.fr ont le plus posée dans notre direct, mercredi 12 décembre. Une question que vous nous avez envoyée à plusieurs centaines de reprises depuis le début de la journée, certains d’entre vous pensant que nous chercherions à « cacher la vérité ». Nous avons fait ce choix parce que les autorités redoutaient que la diffusion de la photo et de l’identité du suspect n’entrave le bon déroulement de l’enquête, plusieurs de ses proches étant activement recherchés. Une fois ces proches placés en garde à vue, nous avons décidé de diffuser ces éléments.

Source Francetvinfo.fr – lire la suite de l’article

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