Julian Assange est en danger de mort.
Son état de santé est préoccupant comme l’a souligné le 31 mai dernier Nils Melzer, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture :
« Il est évident que la santé de M. Assange a été gravement affectée par l’environnement extrêmement hostile et arbitraire auquel il a été exposé pendant de nombreuses années. (…) Mais surtout, en plus des maux physiques, M. Assange présentait tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique, y compris le stress extrême, l’anxiété chronique et le traumatisme psychologique intense ».
On sait très bien les risques qui pèsent sur les prisonniers de l’OTAN, les prisons secrètes, les tortures. Les tortionnaires qu’Assange a démasqués en Irak n’ont jamais été inquiétés. Mais celui qui a dénoncé la torture US pourrait bien la subir à son tour, comme le craint l’expert de l’ONU :
« Mon inquiétude la plus urgente est qu’aux Etats-Unis, M. Assange soit exposé à un risque réel de violations graves de ses droits de l’homme, y compris sa liberté d’expression, son droit à un procès équitable et l’interdiction de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
Pendant ce temps-là, son avocate, Jennifer Robinson, glose à l’envi sur le thème consensuel de la liberté d’expression, ce qui contribue à faire d’Assange le symbole abstrait d’une idée abstraite, sans communiquer depuis… deux mois sur les conditions réelles de détention du prisonnier de Belmarsh (en espérant qu’il est toujours bien à Belmarsh et non dans une quelconque base de l’OTAN). C’est peut-être une idée qu’on emprisonne, et les idées ne meurent pas, mais les individus, eux, peuvent mourir. Sous nos yeux.
Wikileaks employeur d’une agence recrutant… BHL
Dans le même genre, on est en droit de s’interroger sur les réelles motivations de l’actuel rédacteur-en-chef de Wikileaks, Kristinn Hrafnson, lequel justifiait par un « manque de temps et de ressources », l’abandon de la procédure de recours contre l’emprisonnement de 50 semaines que purge actuellement Julian Assange (1).
L’argent et le temps manquent donc pour ce recours, néanmoins, comme on peut le voir sur leur site, Wikileaks, désormais piloté par M. Hrafnsson, ne lésine pas pour se payer les services d’une « speaker agency« , le Leigh Bureau, lequel compte parmi sesdits « speakers » le « world renowed philosopher » (sic)… Bernard-Henri Lévy ! Même avec une extrême bonne volonté, on peine à voir en M. Lévy un sympathisant de la cause des lanceurs d’alerte opposés à l’Empire états-unien…
Ces informations proviennent d’un article bien renseigné (2), publié le 9 août, hélas non signé, mais dont nous avons pu recouper les informations. Lequel article reproche également à Defendwikileaks d’avoir dédaigné les révélations d’une journaliste de La Repubblica, ayant révélé des échanges de mails compromettants entre la justice suédoise et l’équivalent du parquet britannique (3).
Que sont ses amis devenus ? Des disparus aux promus
Nous avons également tenté de comprendre ce qui est arrivé aux proches collaborateurs d’Assange.
On est, hélas, sans nouvelles de Sarah Harrison, qui avait apporté une aide précieuse à Edward Snowden, ainsi que de Jacob Appelbaum qui avait présenté la video la plus importante de Wikileaks, « Collateral Murder » (meutre collatéral).
Quant à Joseph Farell, qualifié d’ambassadeur de Wikileaks, on peut constater qu’il émarge au Centre for Investigative Journalism, qui a reçu le soutien de l’Open Society ainsi que la Fondation Ford.
Ensuite, Renata Ávila, porte-parole de la défense de Julian Assange, est directrice exécutive depuis 2018 de la Fundación Ciudadanía Inteligente financée par l’Open Society (Soros) et même la National Endowment for Democracy !
Enfin, en ce qui concerne la Bertha Foundation, l’officine de l’avocate d’Assange Jennifer Robinson, dont nous parlions plus haut, les liens avec les réseaux Soros apparaissent clairement dès qu’on s’intéresse à la partenaire hongroise de ladite association, la Hungarian Civil Liberties Union, financée elle aussi par les réseaux Soros (4). Un épluchage fastidieux de la presse féminine nous apprend également que Mme Robinson nourrit de fortes ambitions politiques dans son pays. l’Australie, lesquelles expliquent sans doute les compromis avec cette fiévreuse activité de réseautage bien-pensant estampillé « démocratie » mais peu critique de l’impérialisme. Quand on s’intéresse à la principale partenaire de Jennifer Robinson à la Bertha Foundation, Mme Ramute Remezaite, on apprend bientôt que celle-ci a réussi à se faire expulser d’Azerbaïdjan (5).
Etait-elle en mission pour organiser une énième révolution orange ? Rappelons que M. George Soros lui-même a reconnu bien volontiers son implication dans la révolution orange ukrainienne (6). Nous ne développons pas une théorie du complot, nous ne prétendons pas que les réseaux Soros « contrôleraient tout » comme le disent certains imbéciles, mais nous en tenons aux faits : les réseaux Soros sont un des acteurs majeurs des récents « regime change » que prise tant l’impérialisme états-unien. Ajoutons qu’il n’avait, jusque-là, jamais été dans les intentions ni les pratiques de Wikileaks de soutenir en quoi que ce fût ce type d’opérations, bien au contraire.
S’il mourrait, ce serait désastreux pour « LaDmédocratie » face à « l’Obscurantisme », Salman Rushdie est toujours vivant…! Nous vivions sous l’empire des plaignants, ceux qui mettaient en émoi les publics, il ne fallait rien dire avant que le temps ne soit venu… mais, nous sommes à l’heure, des plaideurs! Plus rien ne peut être dit sans qu’il ne puisse être démontré, que soit le fait dont il est discuté relevait de la volonté commune, soit qu’il n’était qu’un plan foireux activé depuis un moment et sans cesse réadapté à besoins par ceux qui l’ont conçut. L’argent fait des ravages, il en fera… Lire la suite »