Abstention massive : les Français en auraient-ils marre des élections ?


Six premiers tours d’élections législatives partielles se déroulaient ce week-end. Tous ont été marqués par une abstention massive.

Suite aux élections municipales, plusieurs députés ont du démissionner de leur mandat pour éviter un cumul. Dans ce cadre avaient lieu ce week-end des élections législatives partielles afin de remplacer les partant. Seulement, à l’image des dites municipales, l’abstention s’est encore avérée monstrueuse. Simple fait de circonstance, ou véritable désamour des Français pour les élections ?

LREM en déroute

Avant de revenir sur l’abstention, notons tout de même la nouvelle déculottée essuyée par La République en Marche. Le parti présidentiel ne sera en effet qualifié au second tour dans aucun des scrutins. On note ainsi l’effondrement de LREM qui y était pourtant présente dans 4 de ces 6 circonscriptions en 2017. Le cas du Haut-Rhin est particulièrement représentatif puisque LREM y est passée 26% il y trois ans, à 3% aujourd’hui…

Qui au deuxième tour ?

Pour ce qui est des résultats eux-mêmes, dans les Yvelines, on aura le droit à un match LR/Génération.s. En Seine Maritime le PS affrontera le RN. Dans le Haut-Rhin, LR devra faire face à EELV, tout comme dans le Maine et Loire. À la Réunion, le PCF devrait l’emporter face à l’union de la droite. Enfin, dans le Val de Marne, c’est le PS qui s’est hissé au second tour face à EELV.

Jusqu’à 87% d’abstention

Au-delà de ces résultats, c’est donc surtout le taux d’abstention qui interpelle : 80% dans le Haut-Rhin, 82% en Seine-Maritime et dans le Maine et Loire, 83% dans les Yvelines, 84% à la Réunion et même 87% dans le Val de Marne. Si la peur du covid-19 et le faible battage médiatique autour de ce scrutin peuvent avoir un rôle dans ces chiffres, on peut néanmoins s’interroger sur le véritable intérêt des Français pour les élections en général.

Une crise institutionnelle

Car l’abstention a également marqué les précédentes municipales. Souvenons nous ainsi que 58% des électeurs ne s’étaient pas déplacés lors du deuxième tour de ces élections locales. Ces dernières années, la France semble connaître une véritable crise institutionnelle. L’an passé, un sondage montrait même que seuls 9% des Français avaient encore confiance dans les partis politiques.

Les élections ne servent à rien ?

D’année en année, les partisans du « tous pourris » semblent donc gagner de plus en plus de terrain. Il faut dire que l’idée d’une fausse alternance gauche-droite a bien ancré dans les esprits que, peu importe le vainqueur, rien ne changerait. Néanmoins, dans les faits, c’est bien toujours la même idéologie néolibérale qui remporte la mise. Emmanuel Macron en est d’ailleurs la parfaite synthèse puisqu’il a réuni les deux partis traditionnels qui détiennent le pouvoir en France depuis l’avènement de la cinquième République. Pipées par les puissances de l’argent, les élections ne paraissent d’ailleurs pas pouvoir faire gagner un candidat qui propose une réelle alternative.

Une volonté d’une vraie démocratie

Cette crise institutionnelle, dont les Gilets Jaunes se sont largement emparés, a aussi fait émerger des désirs nouveaux. Constamment déçus par leur soi-disant représentants, de plus en plus de Français semblent enclin à exercer le pouvoir eux-mêmes. Symbole de ce phénomène, la volonté d’une nouvelle constitution et de l’institution du RIC démontrent bien une soif de démocratie réelle où le peuple déciderait lui-même des règles du pays. Pour autant, une telle opportunité ne semble pour l’instant pas encore d’actualité…

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