Un membre du Média pour Tous s’est rendu à la place du Châtelet occupée par le collectif Extinction Rébellion, afin de sentir l’ambiance et tenter de mieux comprendre ce qui se joue lors de ces actions pour le climat.
Il est midi lorsque nous arrivons à Châtelet par le métro. Une pluie légère tombe sur Paris. Des manifestants se sont réfugiés au sec, à l’entrée de la station, et en profitent pour peindre (en écriture inclusive) des messages écolos sur des bouts de cartons. En sortant de la station sur la place du Châtelet, nous tombons immédiatement sur les « toilettes », autrement dit un espace fermé par des bâches et des bassines avec des copeaux de bois pour y faire ses besoins. L’ambiance de siège est posée.
Plus loin, on observe que l’ensemble de la place du Châtelet est verrouillée par des barrages sur ses six voies d’accès (pont au Change, les quais, l’Avenue Victoria et l’accès de Boulevard de Sébastopol). Ces « barricades » se composent de tentes et de ballots de pailles. Impossible pour les véhicules de passer. Les piétons, eux, peuvent librement circuler et discuter avec les militants écologistes. Bien que nous soyons en plein centre de Paris, la police est quasiment absente du paysage. Étonnant lorsque l’on se remémore le traitement qu’ont subit les Gilets Jaunes tous les samedi pendant des mois, sur les Champs et partout en France…
Le mouvement Extinction Rébellion se définit comme étant un mouvement international « décentralisé et pacifiste », présent dans 56 pays et revendiquant plus de 7000 sympathisants en France. Leur but est de sensibiliser l’opinion publique sur la catastrophe climatique en cours et l’inaction des gouvernements sur ce sujet. Sur place, on observe que les choses sont très bien organisées : les rôles sont répartis entres les différents participants. Il y a des « médics » prêts a soigner les personnes présentes sur place en cas, par exemple, d’intervention de la police (bien qu’il inclut et couvre des individus violents autoproclamés « antifas », comme nous avons pu le vérifier lors de l’occupation d’Italie 2 où un journaliste indépendant a été violemment frappé, le mouvement se dit « non-violent »). Il y a également des personnes avec des gilets oranges, ce sont les « médiateurs » qui ont pour rôle de répondre aux questions des passants et d’organiser l’occupation sur place. En discutant avec eux, on se rend compte que c’est une action réunissant des individus venant de toute la France, un nantais, un montpelliérain, un lillois, des parisiens… Maël témoigne, il vient de Montpellier :
« Le mouvement a beau n’avoir que 6 mois, on a déjà des sections locales dans toute la France. On est ici pour attirer l’attention sur l’urgence écologique et montrer l’inaction des différents gouvernements de la planète face à la catastrophe à venir. »
Sam, lui, vient de Nantes, il est étudiant en master 2 spécialisé dans les énergies propres :
« Il faut bien comprendre que tous les membres d’Extinction Rebellion, nous sommes tous prêts à nous faire embarquer par la police quand ils viendront, que ce soit pour de la garde à vue ou même pire. »
Et quand nous lui demandons si c’est pas trop dur niveau organisation de rester une semaine sur place, il nous précise qu’il part le lendemain !
Plus loin, on aperçoit un… bateau ! Oui, un bateau installé en plein milieu du Pont au Change qui fait le lien entre la place du Châtelet et l’ile de la Cité (sous les fenêtres de la conciergerie où jadis Marie-Antoinette fut enfermée). Il est censé représenter la destruction de la biodiversité dans les océans. Ce bateau est un élément central de l’action, il est là pour marquer les esprits, et ça marche assez bien.
Il faut reconnaitre que les militants écologistes s’attirent la sympathie unanime des touristes et des piétons que l’on a pu croiser, exception faite des avocats, des personnes travaillant au Palais de Justice, de tous les livreurs, taxis et autres automobilistes souhaitant traverser l’Ile de la Cité. En effet, cette île est le centre géographique de Paris et ce passage constitue une artère importante de la capitale. Or, derrière la grande tente dressée par les zadistes (car oui c’est une ZAD aux yeux des manifestants), une grande barrière en métal installée par la Préfecture empêche toute traversée de l’ile de la Cité par ce pont. Cela oblige toutes les voitures à faire un détour ce qui provoque des bouchons records, que ce soit sur les quais ou sur la Rue de Rivoli derrière la Place du Châtelet. On remercie d’ailleurs Anne Hidalgo d’avoir transformé une double voie pour en faire une piste cyclable à double sens…
Pendant ce temps, sous les tentes qui bloquent chaque artère, les manifestants sont installés sur des ballots de pailles à discuter, se reposer, jouer aux cartes… ou danser ! Pour casser la routine, entre la place du Châtelet et le pont, des manifestants se retrouvent chaque heure pour faire une « flash mob » ou « mobilisation-éclair », à savoir une sorte de danse en groupe avec quelqu’un au premier rang (il porte un bonnet rouge) qui organise la chorégraphie. Nous vous laissons juger par vous-même :
Malgré le talent indéniable des participants dans l’art de la danse chorégraphique, pas certain que cela fasse bouger le gouvernement sur la question du climat, même si la danse se termine au cri de « Extinction Rébellion » le poing levé. Les manifestations des Gilets Jaunes, autrement plus spectaculaires, n’ont rien obtenues (hormis des coups de matraques et des tirs de flashball). Mais peut-être que le rôle de cette mobilisation est ailleurs…
Les manifestants installés au milieu de Paris ont plantés un champ de trottinettes électriques pour bloquer la circulation. Ces trottinettes servent aussi aux Zadistes comme sardines pour tendre les grandes tentes, comme le montre l’image ci-dessous.
Pour conclure sur ce voyage dans cette ZAD au beau milieu de Paris, les différentes discussions avec les occupants de la Place du Châtelet font ressortir plusieurs éléments :
- Ils ne soutiennent pas spécialement le mouvement des Gilets Jaunes, qu’ils estiment être un mouvement « violent ».
- Les manifestants viennent de toute la France, mais se définissent globalement comme des personnes « de gauche », avec une dimension politique assez complexe car ils rejettent la mondialisation et ses conséquences, appelant par exemple à avoir recours aux circuits courts pour moins polluer, mais s’érigent contre l’Etat et les frontières. Ils rejettent la notion de souveraineté au nom du « sans-frontiérisme », le « no borders » comme ils disent.
- La plupart des manifestants ont rejoint ce mouvement de manière « instinctive » car ils se sentent concernés par la cause écologiste, mais aucun ne peut désigner de responsable lors de cette occupation. Ils parlent de « référents » ou de « coordinateurs » sans jamais les nommer. Nous n’avons donc pas pu rencontrer ceux qui ont décidé que l’occupation se ferait à cet endroit précis de Paris.
- Ils se présentent comme un mouvement horizontal et international. Ils mettent en avant différentes actions à Londres et dans d’autres villes européennes. Il s’agit donc d’une grosse organisation, qui a eu une forte croissance en très peu de temps.
- Ils estiment que la cause environnementale n’est pas assez traitée dans les médias, alors même que Greta Thunberg est devenue en un rien de temps une personnalité publique ultra-connue, et dont les moindres faits et gestes sont commentés dans la presse.
- Plusieurs activistes évoquent un argument mentionné sur le site internet d’Extinction Rebellion selon lequel si 3,5% de la population rejoignait leur mouvement, leurs revendications seraient écoutées et appliquées.
En somme, ce qui est étonnant dans cette occupation en plein centre de Paris, c’est l’attitude des autorités. Les CRS sont bien présents, mais ils ne font qu’encadrer l’action, sans l’interdire alors qu’elle gêne fortement la circulation dans Paris. Nous avons suffisamment vu la répression qu’ont vécue les Gilets Jaunes pour ne pas y voir là une forme de mansuétude de la part du pouvoir. Qui ces manifestations arrangent-elles ? Qui a intérêt à faire glisser le débat sur des questions écologiques planétaires plutôt que de rester sur du concret, du social, du RIC ?
En somme : à qui profite le crime ?
Le Média pour Tous
Les successeurs de nuit debout, nuit couché donc, y a pas que des fils à papa la dedans, à quand le bateau pour la Chine pour intervenir dans des lieux un peu plus dangereux que dans les rues commerçantes parisiennes.
Bref , un autre camp de concentration de fantaisies celui là, bordel tolérable et autorisé par Anne Ladingo et + haut….le cinéma politico sociétal est en marche & court, c’est pas les figurants intermittents qui manquent, c’est même le présent et futur du système qui est ………………….le virtuel ! Ou tout est possible mais rien de tangible arrive.
ils sont les young leaders , jésuites et autres excréments sortis du fion de Lucifer : détournés hommes et femmes de leurs but , le maître des illusions à juré de détruire la création divine … ces imbéciles veulent lutter contre un prétendu réchauffement ou autres boniments , mais qui fait quoi ??? si ce n’est précisément les milliardaires et millionnaires qui détruisent absolument tout le vivant depuis 200 ans !!! Depuis la raiepublic . La ou ils ont raison : c’est qu’il faut détruire le système actuel , l’anéantir quoi qu’il arrive et quoi qu’il en coûte : POURQUOI… Lire la suite »
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Moi, je vois une voirie! C’est à dire là où se déverse les ordures. Si les pouvoirs publics se montrent trop complaisants avec ces jean-foutre de la rébellion, il faut craindre que l’exaspération populaire n’y mette un terme, qui un engin pyrotechnique balancé sous la tente, voire une agression par un rassemblement de personnes. Quoi qu’il en soit, ça va mal finir cette occupation permanente de l’espace public, je suis étonné qu’on entende pas pleurer les commerçants, étonné que dans une ambiance de quasi état d’urgence permanent qu’une telle situation soit tolérée, alors qu’elle est un vrai risque pour la… Lire la suite »