Une affiche diffusée par le syndicat Info’Com-CGT suite à l’interpellation en décembre dernier de lycéens à Mantes-la-Jolie (Yvelines) a provoqué la colère du ministre de l’Intérieur, qui a décidé de lancer une procédure pénale contre ses auteurs. Le syndicat dénonce désormais une atteinte à la liberté d’expression.
Info’Com-CGT, la branche de la CGT incriminée, avait publié le 9 décembre, soit trois jours après l’interpellation de lycéens à Mantes-la-Jolie (Yvelines), une affiche montrant un policier foulant des pieds un ours en peluche ensanglanté avec une inscription «Touchez pas à nos enfants!». Or, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui n’a sans doute pas apprécié l’affiche, a décidé de porter plainte contre le syndicat trois mois après sa publication, relate Le Parisien.
Le ministre @CCastaner déclenche une procédure pénale contre le syndicat @InfoComCGT à cause de cette affiche qu’il ne faut donc pas partager.#GiletsJaunes #LREM pic.twitter.com/VeaobkmWib
— PATRIC JEAN (@patricjean) 5 mars 2019
Ainsi, le secrétaire général du syndicat Romain Altmann est convoqué le 18 mars par la direction de la police judiciaire «pour des faits de diffamation publique envers des fonctionnaires de police».
«C’est la première fois qu’un ministre de l’Intérieur déclenche une procédure pénale contre nous en raison d’une affiche», a confié M.Altmann à l’AFP.
«Notre syndicat ne sourit pas. […] Il prend très au sérieux la création de toutes pièces d’une affaire qui vise la liberté d’expression, s’agissant en particulier d’une action policière plus que controversée», a indiqué le syndicat dans un communiqué mercredi.
Selon Info’Com-CGT, l’affiche constitue «bien plus un appel à la prudence dans le traitement des manifestants, jeunes en particulier, qu’une diffamation à l’égard d’une institution dont ils voient la violence condamnée de manière la plus large, ce à l’échelle européenne».
Le syndicat appelle en outre à un rassemblement de soutien le 18 mars devant le nouveau palais de justice de Paris et a publié une pétition sur Internet «pour défendre la liberté d’expression».