Après cinq années d’enquête, de 2012 à 2017, six semaines de procès, du 8 octobre au 15 novembre 2018, et trois mois d’attente de la décision, il aura fallu moins d’une demi-heure à la présidente de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, Christine Mée, mercredi 20 février, pour lire le jugement, annoncer l’amende historique de 3,7 milliards d’euros infligée à la banque suisse UBS AG et énumérer l’ensemble des condamnations visant les autres prévenus.
Jugée coupable de « démarchage bancaire illégal » et de « blanchiment aggravé de fraude fiscale », la maison mère suisse a vu sa filiale française, UBS France, condamnée à verser 15 millions d’euros pour complicité de ces délits. Des peines de prison avec sursis et de lourdes amendes ont aussi été prononcées à l’encontre de cinq des six anciens cadres du géant bancaire.
Au diapason de cette accélération du temps judiciaire, mercredi, les avocats de la banque ont immédiatement interjeté appel. Moins de deux heures après l’annonce de la décision, la société suisse a fait savoir par un communiqué qu’elle « [contestait] vigoureusement ce jugement ». « Aucune preuve n’a été apportée qu’un client français ait été démarché sur le territoire français par un chargé d’affaires d’UBS AG dans le but d’ouvrir un compte en Suisse », estime l’établissement financier.