Mediapart corrige Nicole Belloubet dans l’affaire Benalla. Après des propos tenus par la ministre de la Justice mardi devant l’Assemblée nationale, la rédaction de Mediapart a publié dans la foulée un article intitulé « Madame la garde des Sceaux, vous mentez ».
Deux procédures différentes
« Mediapart a dans un premier temps refusé cette remise, mais comme la presse s’en est fait l’écho, depuis, les bandes sonores ont été remises à la justice, ce qui est une très bonne chose je crois pour que toute la vérité soit faite dans cette affaire », a déclaré la ministre. Des propos jugés mensongers par la rédaction, qui explique que « la ministre de la Justice confond délibérément deux procédures judiciaires différentes ».
Les journalistes de Mediapart ont affirmé avoir remis les enregistrements à la ministre, dans le cadre d’une demande de réquisition émise par la justice le vendredi 1er février. Cette enquête porte sur la violation du contrôle judiciaire d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase. En revanche, la tentative de perquisition de lundi, menée au siège du journal, a été réalisée dans le cadre d’une enquête pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception et de télécommunications ou de conversations ».
Les enregistrements remis à la justice lundi
Mediapart explique enfin avoir donné de son plein gré les enregistrements à la justice, et explique point par point le délai entre la demande de la justice et son exécution par les journalistes. « Vendredi à 16 h 48, Edwy Plenel a reçu un coup de téléphone d’un commandant de police de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) l’informant de cette réquisition.
Le directeur de Mediapart a répondu que Mediapart donnerait suite favorablement à cette demande de réquisition, et a mis en contact les auteurs de l’article avec la BRDP. Lundi 4 février, à 9 heures, Fabrice Arfi a pris contact, par mail, avec le responsable de la police chargé de cette enquête, afin d’effectuer cette remise dans la journée. Les sept enregistrements ont donc été remis à la justice, lundi après-midi, par les avocats du journal », peut-on lire sur le site. « Par conséquent, la ministre de la Justice a soit menti par ignorance (et c’est grave) soit elle a menti sciemment (et c’est très grave) », conclut Mediapart.