Plusieurs révélations parues dans la presse pointent le train de vie de ce syndicat « pro-Blanquer », et sa proximité avec le ministre de l’Education nationale.
Jean-Michel Blanquer à nouveau dans la tourmente, après de nouvelles révélations sur le syndicat « Avenir lycéen », déjà épinglée pour avoir dilapidé des subventions publiques. Dans une longue enquête publiée ce samedi, « Libération » assure que cette structure, créée en 2018, « a germé Rue de Grenelle, dans l’entourage proche de Jean-Michel Blanquer, pour servir la communication du ministre, et surtout rompre tout dialogue avec les syndicats lycéens » opposés à ses réformes, notamment celle du bac.
Fondé sur de nombreux témoignages, l’article affirme que le numéro 2 du ministère à l’époque, Jean-Marc Huart, était lié aux responsables d’« Avenir lycéen » et que des rectorats participaient à l’écriture de communiqués du syndicat, systématiquement favorables aux réformes du ministère.
Clairanne Dufour, « l’une des fondatrices d’Avenir lycéen », évoque le souhait du gouvernement de donner « de la visibilité aux élus des instances lycéennes, qu’il estimait plus légitimes ». Mais « j’ai mis du temps à le comprendre, le vrai objectif du ministre, était de s’en servir pour exclure les autres syndicats », pointe-t-elle dans l’article.
« Faire taire » les autres syndicats
Les syndicats lycéens ont dénoncé samedi une « propagande d’Etat » et une tentative du ministère de l’Education « d’étouffer » la contestation des jeunes après de nouvelles accusations visant l’organisation pro-gouvernementale « Avenir Lycéen ».
Dans un communiqué, la Fidl dénonce un « dévoiement total de la cause syndicale et une insulte faite aux jeunes dont le ministère aurait organisé l’étouffement de la parole face à des réformes du bac et du lycée catastrophiques ». Le syndicat MNL voit lui dans Avenir lycéen, « une entreprise politique n’ayant pas hésité à manipuler certains de nos jeunes camarades lycéens (…) afin de servir les intérêts du ministre ».
Quant à l’UNL, qui avait annoncé une plainte après les révélations de Mediapart, son président Mathieu Devlaminck a assuré sur Twitter qu’« Avenir Lycéen » était un « instrument de Blanquer » pour « faire taire » son syndicat.