Ce mardi 17 mars marque l’avènement d’un phénomène historique en France : le confinement – sous conditions – de la population pendant une période minimale de deux semaines. Durant un discours suivi par 35 millions de téléspectateurs hier soir, Emmanuel Macron a rappelé de nombreuses consignes, jusque-là plus ou moins suivies par les Français, dont l’annonce de mesures de « confinement » à partir de midi aujourd’hui. Cependant, nos compatriotes ont-ils bien pris en compte la menace de la propagation du coronavirus ? Ont-ils bien pris la mesure du confinement jugé nécessaire pour endiguer l’épidémie ? Florilège.
Il semblerait que certains Français prirent les remarques du président à la légère. Dans le 18ème arrondissement et notamment à Château-Rouge, des citoyens n’ont apparemment pas l’air au courant des mesures prises par le gouvernement.
Dans certains quartiers, aucune des règles de sécurité n’est respectée. C’est le cas à Château-Rouge, dans #Paris18. Pas de distance dans les files d’attente, rue bondée comme un jour normal. #Confinementotal #coronavirus #COVID19france pic.twitter.com/li7H4nZigN
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
À Château-Rouge, il y a moins de monde qu’avant l’heure fatidique du #Confinementotal, mais il reste encore beaucoup de monde. Les commerçants craignent la police et tentent de faire appliquer les ordres, mais la tension est palpable. #coronavirus #COVID19france #paris18 pic.twitter.com/4omn9x7UFp
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Les forces de l’ordre tentent alors de faire respecter la loi, notamment en demandant les attestations nécessaires pour justifier tout déplacement sous peine de verbalisation. Ils sont cependant nombreux à ne pas en avoir sur eux.
Les policiers, en tenue et de la Bac, ont commencé à faire appliquer le #confinementtotal dans les rues de #Paris. Mission compliquée : les passants négocient, cherchent des excuses. « Si vous n’avez pas votre #attestation je verbalise », menace un policier. #COVID19france pic.twitter.com/OATar501X8
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Les magasins ouverts doivent également s’assurer de la bonne tenue des achats dans un contexte très anxiogène pour les clients.
Des magasins ferment. Les clients qui faisaient la queue doivent partir. Sans #attestation, personne ne rentre. #Paris18 #coronavirus #COVID19france pic.twitter.com/iVo8KQt7oo
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
La commissaire de #Paris18 force les commerçants à faire respecter les consignes de distance : « Reculez vous sinon je fais fermer le commerce ! Un mètre c’est pas compliqué ! » Les clients ont du mal… #coronavirus #COVID19france #Confinementotal pic.twitter.com/hNCJGZalos
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Commissaire en tête, les policiers de #Paris18 font des aller-retour pour appliquer le #Confinementotal. Un policier me dit : « Les gens ne se rendent pas compte parce qu’ils ne voient pas les malades du #coronavirus mourir. Quand ils mourront chez eux, ils pleureront. » pic.twitter.com/20shFzRk03
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Coronavirus: dans le 18e à Paris, des commerces ferment parce que certains clients ne respectent pas les consignes pic.twitter.com/xdvWHpZsfv
— BFMTV (@BFMTV) March 17, 2020
En l’absence d’attestation, la verbalisation s’avère inévitable pour certains citoyens malchanceux, qui sont nombreux à tenter de négocier avec la police.
? Les amendes tombent, créant des tensions. Une femme verbalisée alors qu’elle était avec sa fille hurle sur les policiers, qui hurlent en retour : « RENTREZ CHEZ VOUS ! » Avec sa fille, elle finit par partir. #Confinementotal #coronavirus #COVID19france #paris18 pic.twitter.com/p4zcHcqat3
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Les policiers gardent leur sang-froid face aux récalcitrants qui ne veulent pas respecter le #Confinementotal. Ils sont nombreux à essayer de négocier, disant « habiter à côté ». Les policiers ne transigent pas. #coronavirus #COVID19france #paris18 pic.twitter.com/12ePRrZrk5
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Si certains préfèrent jouer la subtile carte de la négociation, d’autres n’hésitent pas à menacer directement les forces de l’ordre. Ici, une concitoyenne tousse sur un policier en prétendant avoir le coronavirus.
? Une femme refusant de respecter le #Confinementotal hurle sur les policiers. Quand ils la mettent à l’écart, elle leur tousse au visage en disant : « Laissez moi j’ai le #coronavirus vous l’aurez aussi! » Elle est interpellée. #COVID19france pic.twitter.com/uxR7SiWpMv
— simon louvet (@simonlouvet_) March 17, 2020
Mais Paris n’est pas la seule ville de France à être victime de l’indifférence de bon nombre de citoyens. Lyon l’est également, et notamment le quartier de la Guillotière où de nombreux commerces non essentiels sont encore ouverts.
? Kebabs, magasins de téléphonie, fringues : tous les commerces ouverts à la Guillotière alors que les commerces « non indispensables à la vie de la société » sont censés être fermés. Zone de non-droit à #Lyon.#COVID19france pic.twitter.com/eqeHo0QhUx
— Léa ن ?? (@LeaFrct) March 16, 2020
Quant aux commerces alimentaires, certains sont devenus de véritables théâtres d’affrontements entre clients, visiblement très tendus depuis l’annonce de ces mesures inédites.
Pandémie / France : bagarre ce midi entre clients à l’entrée du Leclerc de Viry-Chatillon juste avant le début du #Confinementotal.pic.twitter.com/9x1XS9Hb6t
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) March 17, 2020
Confinement : le chaos viendra des banlieues et des nouvelles populations importées. Et cela a déjà commencé…pic.twitter.com/MTMPOW5wCW
— Aramis ✝️ ?? (@Aramisunchained) March 17, 2020
?? Certains clients essayent de rentrer dans les réserves d’un Auchan en région parisienne. #COVIDー19#confinementtotal#Coronavirus #Covid_19 #COVID #COVID2019 #coronapocalypse2020 pic.twitter.com/SJiWqAquuW
— Info & news (@Davidinfo4) March 17, 2020
Plus étonnant encore, certains concitoyens justifient, voire revendiquent, cette désobéissance civile comme étant une suite logique au principe de la lutte contre l’esclavage, étant donné la caractéristique liberticide du confinement.
400ans d’esclavage jprefere mourrir libre dans la rue pic.twitter.com/AzcjJBzXNx
— MacBloody??♂️ (@bloodyhram) March 16, 2020
Le confinement, profondément impopulaire, risque même de freiner le développement d’œuvres culturelles. L’artiste et rappeur français Koba LaD annonce refuser d’appliquer les mesures évoquées par le président pour pouvoir finir son album à temps.
Koba LaD s’oppose au confinement et compte bien sortir :
« Demain je suis dehors […] désolé le confinement tout ça, c’est mort mon pote » pic.twitter.com/9eg7wf9zRP
— Kultur (@Kulturlesite_) March 16, 2020
Enfin, des petits malins ont su saisir l’occasion de se faire un peu d’argent en ces temps de crise, notamment en revendant au détail des masques chirurgicaux – dont manquent cruellement nos soignants – volés auparavant dans les hôpitaux.
?? Pandémie de #coronavirus : Pendant ce temps, les masques de protection volés dans les hôpitaux sont revendus sur les marchés noir. pic.twitter.com/k7ENuPMqGW #COVID19 #COVID2019
— Conflits (@Conflits_FR) March 17, 2020
Pendant ce temps, des voitures de personnels hospitaliers sont fracturées par des individus cherchant désespérément des masques et gels hydroalcooliques.
Une infirmière libérale.
À diffuser merci d’avance. pic.twitter.com/64Vs8tStSl
— -VÉNOM- (@anthonysarti11) March 17, 2020
Ainsi, les nouvelles mesures prises par le gouvernement n’ont pas l’air de convaincre bon nombre de Français. Malgré une mesure forte, certes radicale mais nécessaire, certains n’ont pas pour objectif premier de freiner la multiplication quotidienne des cas de personnes affectées par le coronavirus. Ils s’en foutent ou n’ont pas conscience du danger. Les verbalisations promises en cas d’absence d’attestation, normalement d’un montant de 38€ mais qui évoluera progressivement vers un montant de 135€, n’a visiblement pas encore d’effet suffisamment dissuasif sur la population.
Jusqu’où tout cela nous mènera t-il ?
Le Média pour Tous