La cité phocéenne a battu l’année dernière le triste record de morts dans des règlements de comptes, mais la préfète de police a présenté ce vendredi des chiffres encourageants montrant une baisse de la délinquance générale.
Malgré un chiffre record de 47 « narcomicides », 47 exécutions sur fond de guerre pour le contrôle du juteux trafic de stupéfiants, la préfète de police de Marseille s’apprête à quitter son poste en laissant paradoxalement une délinquance, notamment de rue, globalement en baisse dans la cité phocéenne et le département des Bouches-du-Rhône, selon des chiffres dévoilés ce vendredi 9 février en conférence de presse. Malgré cette image de ville dangereuse, ils sont même meilleurs que dans le reste du pays.
Même avec les émeutes du début d’été, pendant lesquelles 500 magasins avaient été pillés, et le mouvement « d’arrêts maladies » des policiers marseillais en juillet après l’incarcération d’un de leurs collègues dans le cadre de l’enquête sur les violences policières qu’aurait subi le jeune Hedi, tous les indicateurs sont à la baisse – à part les violences intrafamiliales, les agressions sexuelles et les vols sur ou de véhicules.
70 points de deal fermés
Les agressions ont même diminué de 6,3 % l’an dernier et quasiment d’un tiers en cinq ans, résultat notamment d’un redéploiement policier sur le terrain et de l’arrivée de patrouilles pédestres. « Les chiffres de la délinquance sont bons, meilleurs que l’année dernière. Ils poursuivent une baisse engagée depuis cinq ans et sont meilleurs que la moyenne nationale », assure la préfète Frédérique Camilleri en détaillant son bilan.
Les renforts policiers, avec 30 % d’entre eux affectés à l’investigation, mais aussi la présence quasi-permanente dans la ville de trois compagnies de CRS, utilisées notamment dans les opérations de « pilonnage » de points de deal, semblent également porter leurs fruits. Ainsi, 70 points de ventes de drogue, dont les quatre emblématiques de la cité Bassens d’où est partie la sanglante guerre entre la DZ Mafia et le clan Yoda qui a ensanglanté la ville, ont été fermés. 78 personnes soupçonnées d’être membre de l’un ou l’autre clan de narcotrafiquants ont également été écrouées dans l’attente de leurs jugements.