Les professionnels de la Justice se mobilisent ce mercredi 15 décembre à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail.
La colère des professionnels de la Justice
Avocats, greffiers, magistrats, ils se rassemblent aujourd’hui partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail. À Paris, les professionnels de la Justice se sont réunis devant le ministère des Finances. Depuis plusieurs semaines, de nombreuses personnes font entendre leur ras-le-bol sur les réseaux sociaux avec #JusticeMalade.
Mobilisation générale pour la Justice le 15 décembre ! Notre communiqué commun, signé par 17 organisations professionnelles et syndicales d’avocats, fonctionnaires de greffe, magistrats : https://t.co/G2DiUJS3ob pic.twitter.com/ETDzgLrZMu
— SMagistrature (@SMagistrature) December 7, 2021
Un appel au soutien
Les organisateurs de ces manifestations demandent à ce que les audiences soient renvoyées massivement en ce 15 décembre. Ils réclament également plus de moyens pour rendre la justice plus équitable et honnête. Ces mobilisations tendent également à dénoncer une certaine souffrance au travail. En effet, le 23 novembre dernier, une tribune est paru dans le journal Le Monde, dénonçant ces conditions qui avaient poussé une jeune magistrate de 29 ans au suicide. « À plusieurs reprises, au cours de l’année qui a précédé son décès, Charlotte a alerté ses collègues sur la souffrance que lui causait son travail. Comme beaucoup, elle a travaillé durant presque tous ses week-ends et ses vacances, mais cela n’a pas suffi. Se sont suivis un arrêt de travail, une première tentative de suicide. Nous souhaitons affirmer que Charlotte n’est pas un cas isolé. » peut-on y lire.
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La politique du chiffre
Débuté en octobre dernier, les états généraux de la Justice ainsi que le budget annoncé par le gouvernent ne satisfont pas l’intersyndicale. Les professionnels de la justice réclament plus de magistrats, de greffiers, ainsi que de moyens pour exercer leurs missions « conformément à ce que les citoyens sont en droit d’attendre de la Justice ». Et cela, sans que ces professionnels y laissent leur santé.
«Les chiffres sont têtus : en France, pour 100 000 habitants, on compte 3 procureurs, 11 juges et 34,1 « personnels non juge », incluant les fonctionnaires de greffe, alors que la médiane européenne se situe à 11 procureurs, 18 juges et 60,9 « personnels non juge ».» peut-on lire sur leur tract.
L’intersyndicale critique également le recrutement de personnels précaires et non formés « dont le statut ne garantit pas l’indépendance ». En effet, les différents syndicats craignent que s’ouvre une « voie à une privatisation de l’institution régalienne, aboutissant à placer les personnels en concurrence ».
Afin d’attirer l’attention des médias, la cour d’assises spéciales du procès du 13 novembre a repris avec un peu de retard en ce 15 décembre.
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