Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmad Shah Massoud, organise à l’est du pays la résistance aux talibans. S’il se dit prêt au combat, ses faibles moyens le pousse toutefois à négocier.
Un territoire résistant
Au pouvoir depuis le 15 août dernier, les talibans ont annoncé vouloir lancer une offensive d’envergure contre la vallée du Panchir, seule zone résistante du territoire et historiquement anti-taliban. Le front est mené par le fils du commandant Massoud assassiné en 2001, Ahmad Massoud.
Sur les réseaux sociaux, le nouveau régime afghan assure vouloir trouver une solution pacifiquement. Pourtant sur Twitter, un porte-parole déclarait envoyer des hommes pour reprendre le contrôle du bastion. « Des centaines de moudjahidines de l’Emirat islamique se dirigent vers l’État du Panchir pour le contrôler, après que des responsables locaux ont refusé de le remettre de façon pacifique ». Ils seraient présents sur les lieux depuis le 23 août au matin.
ولسوالی های بنو، پل حصار و ده صلاح بغلان به گونه کامل از وجود دشمن شریر تصفیه گردید.
مجاهدین از استقامت های بدخشان، تخار و اندراب درنزدیک پنجشیرمستقر شده اند.
شاهراه سالنگ باز است و دشمن در داخل پنجشیر تحت محاصره قرار دارد.
امارت اسلامی تلاش دارد تامشکل از راه مسالمت آمیز حل شود.— Zabihullah (..ذبـــــیح الله م ) (@Zabehulah_M33) August 23, 2021
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Le FNR se prépare à « un conflit de longue durée »
Dans ce bastion, la résistance s’organise. Le porte-parole du FNR (Front national de résistance) soutient que le Panchir continue d’accueillir des Afghans prêts à combattre les talibans. Il confiait à l’AFP se préparer à « un conflit de longue durée ». Ahmad Massoud a également fait quelques déclarations auprès de différents médias, laissant sous-entendre à Reuters que les négociations seraient favorisées pour éviter « qu’une guerre éclate ». Cependant le chef des combattants a également déclaré auprès de la chaîne Al-Arabiya qu’ils étaient prêts au confit. « Les talibans dureront pas s’ils continuent ainsi. Nous sommes prêts à défendre l’Afghanistan et nous mettons en garde contre un bain de sang » affirmait-il.
Le Panchir s’organise
Amrullah Saleh le vice-président déchu et Bismillah Khan Mohammadi l’ancien ministre de la Défense ont également rejoint le Panchir. Les soldats de l’armée nationale ayant refusé de se rendre aux talibans s’y trouvent également. D’après l’organisation, ils seraient environ 6.000 hommes. Des vidéos et photos montrent ces combattants se préparant au combat. Les images relayées par l’AFP montrent également des véhicules blindés roulant à travers la vallée.
Troops of Ahmed Shah Massoud’s son conduct military exercises in the #Panjshir Valley, the only state not yet controlled by the #Taliban. pic.twitter.com/3uwDgPuPPI
— News (@Articlenews3) August 21, 2021
First video of Northern Alliance resistance forces in #Panjshir province of Afghanistan 🇦🇫 pic.twitter.com/BvR05i1wrY
— Afghan Hindu (@HinduAfghan) August 18, 2021
Une résistance fragile
« Ils veulent se défendre, ils veulent se battre, ils veulent résister à tout régime totalitaire » affirmait Ahmad Massoud à propos de ses combattants. Mais il y a un hic. La majorité de l’armement dernier cri américain se retrouve dans les mains des talibans. L’armée rebelle du fils Massoud se contente quant à elle « des réserves de munitions et d’armes […] patiemment rassemblées depuis l’époque [du commandant Massoud] », et de quelques véhicules soviétiques. De plus, si la vallée semble stratégiquement difficile à attaquer, il y est tout aussi difficile de se ravitailler, et le Panchir manque déjà cruellement d’essence et d’approvisionnement.
Les chefs talibans auraient donné à Ahmad Massoud jusqu’au soir du 29 août pour se rendre. Le chef des combattants ne souhaite cependant pas capituler, mais plutôt négocier un gouvernement où le pouvoir serait partagé.
Le conflit armé semble malheureusement inévitable.
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