L’hypocrisie des puissances occidentales n’a pas de limites. On imagine la tournure qu’auraient pris les évènements suite aux révélations de l’affaire « Pégasus » si au lieu d’Israël c’était la Russie qui était mise en cause. Mais n’oublions pas que les clients de la société NSO Group ne font que suivre la voie tracée par les « grands » de ce monde. Retour sur un texte publié en 2013 suite aux révélations de l’ancien agent américain Edward Snowden, nous rappelant à quel point France et Union européenne restent honteusement inféodés à l’impérium nord-américain.
La mollesse des réactions des institutions européennes et du gouvernement français face à l’ampleur des révélations sur l’espionnage des institutions, des gouvernements, des entreprises, des citoyens par les services secrets nord-américains, signe une nouvelle capitulation devant l’empire.
Encore qu’on puisse se demander s’il ne s’agit pas d’une coupable et inquiétante connivence au service des milieux d’affaires occidentaux. La lutte contre le terrorisme ne sert dans cette affaire que de paravent. Comment en effet qualifier autrement une simple convocation de l’ambassadeur des Etats-Unis au Quai d’Orsay ou de mielleuses paroles de protestation, régurgitées de la table du Conseil européen, tandis qu’au Parlement européen, il aura fallu s’armer de patience et de diplomatie pour obtenir une petite majorité pour voter une résolution suspendant temporairement un accord de livraison aux Etats-Unis des données bancaires de tous les citoyens européens, baptisée « SWIFT ».
Aucune de ces minuscules réprobations n’a provoqué ni inquiétudes, ni sueurs froides à la Maison-Blanche. Plutôt des spasmes méprisants d’hilarité. Dans le monde étasunien, présenté comme le phare du monde libre, les services secrets déploient, en toute impunité, de grandes oreilles et de grands yeux pour surveiller les téléphones, pénétrer dans les ordinateurs de leurs ressortissants, comme dans ceux des pays dits « amis », installer des micros dans les lieux officiels de représentation de ces pays ou de l’Union européenne auprès de l’ONU à New-York. Le bâtiment du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles n’est pas épargné, les téléphones des chefs de gouvernement ou d’état non plus.