Chaque année, la pollution sonore engendre 155,7 milliards d’euros de coûts sociaux à cause des maladies qu’elle engendre ou la perte de valeur patrimoniale. Des mesures existent et peuvent être mutualisées pour lutter contre d’autres pollutions.
Une étude de l’Agence de la Transition écologique (Ademe) a traduit les effets de la pollution sonore en coûts diverses pour la société. Elle remet ainsi à jour les données que le Conseil national du bruit (CNB) avait publiées en 2016. À l’époque, la facture s’élevait déjà à 57 milliards d’euros mais aujourd’hui, avec l’amélioration des connaissances et la multiplication des études sur le sujet, elle grimpe en flèche pour atteindre la somme astronomique de 155,7 milliards d’euros.
L’équivalent d’une fois et demi le montant du plan France relance. Un enjeu public fort, souvent sous-estimé. « L‘acoustique est souvent délaissée, déplore René Gamba membre du Conseil national du bruit. Par exemple, chaque année 5 % du parc immobilier livré n’est pas aux normes acoustiques ». Heureusement, des solutions existent. Certaines d’entre elles présentent même une balance bénéfices/coûts avantageuse et peuvent être mutualisées pour faire face à plusieurs types de pollution.
En France, 25 millions de personnes sont touchées par les effets de la pollution sonore, et 9 millions sont surexposées avec des effets chroniques sur la santé. L’étude relève par exemple que 630 000 cas de maladies cardio-vasculaires sont imputables au bruit (pour un coût de 19,4 milliards d’euros en soins et médication), dont 2 600 décès directement liés au facteur pollution sonore. De même, l’exposition au bruit serait responsable de 1,4 million de cas d’obésité (18 milliards d’euros).
Toutefois il n’est pas nécessaire de dépasser les seuils pour observer des effets négatifs sur le travail et la santé puisque la forte gêne ressentie par 17,2 millions de Français se traduit par une perte non négligeable de 45,3 milliards d’euros par an.