Un an avant les Présidentielles, la réforme des retraites ressurgit. Présentée comme salvatrice pour la relance économique du pays, elle l’est surtout pour le plan de relance acté à Bruxelles. Détail que se garde de souligner l’exécutif. Retour sur le jeu d’équilibriste d’Emmanuel Macron, entre idéologie et économies de bouts de chandelle.
«Macron se renie et applique une politique qu’il qualifiait lui-même d’injuste», réagit au micro de Sputnik l’économiste Philippe Murer.
Quelle mouche a bien pu piquer le locataire de l’Élysée, aujourd’hui favorable à un report de l’âge de la retraite à 64 ans? «Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite ni au niveau des pensions», écrivaient pourtant en 2017 les Marcheurs, dans le programme de leur candidat à l’investiture suprême. «Bon courage, déjà, pour arriver à 62 ans», lançait Emmanuel Macron lors de son grand oral en avril 2019, «et il faut maintenant aller à 64 ans?» Deux ans plus tard, à moins d’une année des Présidentielles, Macron fait du Fillon.
Retraites, le piège européen se referme sur les Français
Pour Philippe Murer, l’explication d’un tel revirement au sommet de l’exécutif n’est pas à aller chercher bien loin: Bruxelles. «Il y a une chose qui est claire, il l’a promis à l’Union européenne en ayant signé le plan de relance de l’UE dont il est l’un des principaux artisans.» En effet, la reprise des «réformes structurelles» mises en suspend durant la crise conditionne l’obtention par la France des 40 milliards du plan de relance.