La première banque américaine a choisi d’installer son nouveau siège dans la capitale française.
Wall Street place Vendôme
Ce mardi, le chef de l’État français a inauguré le siège de JP Morgan, en compagnie de son directeur général Jamie Dimon. Dans la matinée, les deux hommes ont visité le nouveau « hub » de l’entreprise composé de sept étages et installé à proximité du musée du Louvre. Cet imposant bâtiment sera dédié au trading obligataire en Europe, où 450 employés pourront être accueillis. D’ici fin 2022, ce sont près de 800 employés qui travailleront dans les différents locaux de JP Morgan, pour des effectifs totaux de 260.000 personnes à travers le monde.
La plus grande banque américaine, spécialisée dans les investissements bancaires auprès des particuliers, est aussi réputée pour sa diversification. En effet, le groupe propose également des services bancaires commerciaux et de gestion d’actifs en tant que banque d’investissement : particuliers, entreprises, institutions ou gouvernements. Malgré la crise du Covid-19, JP Morgan a réalisé un chiffre d’affaires de 120 milliards de dollars en 2020, gérant plus de 3.400 milliards de dollars d’actifs à travers le monde.
Finances: Emmanuel Macron reçoit le pdg de JP Morgan, le « roi de Wall Street » pic.twitter.com/K46zthoSYH
— BFMTV (@BFMTV) June 29, 2021
De Londres à Paris
Chassés de la Grande-Bretagne par le Brexit, de nombreux employés de JP Morgan étaient initialement basés outre-Manche. Même si la banque reste implantée en Grande-Bretagne où elle emploie 19.000 personnes (dont plus de 10.000 à Londres), de nouveaux sièges ont également été ouverts à Amsterdam, Dublin et Francfort. Le Brexit, qui a mis fin au libre accès des banques installées à Londres au Marché unique européen, a provoqué une multiplication des ouvertures de nouvelles succursales bancaires. « En 2017, la France n’était même pas sur la carte des relocalisations en Europe continentale en cas de Brexit », s’est félicité un conseiller d’Emmanuel Macron.
Le 4ème sommet de « Choose France », qui s’est déroulé hier à Versailles, aurait permis l’investissement de 3,5 milliards d’euros et la création future de 7.000 emplois, selon le ministre de l’Économie. Ce forum, notamment présenté par Bruno Le Maire et Emmanuel Macron, cherche à montrer l’attractivité française en terme d’investissements étrangers. Cette année, ce ne sont pas moins de 120 patrons de grandes entreprises qui ont répondu présents, dont le directeur général de JP Morgan, près de six mois après le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Les investissements étrangers sont nécessaires pour les Français, pour notre économie et pour l’emploi.
Le sommet #ChooseFrance était l’occasion d’annoncer 22 nouveaux projets d’investissements étrangers de 3,5 milliards €, avec à la clef 7 000 créations d’emplois. pic.twitter.com/Lda6BwqTFf
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) June 28, 2021
JP Morgan au chevet de la France
L’entrée sur le territoire national du géant bancaire s’est accompagné de divers investissements dans la capitale. En effet, JP Morgan a mis à disposition une enveloppe de 4,3 millions d’euros afin de venir en aide aux jeunes et aux chômeurs, notamment situés dans les zones les plus sensibles de Paris et de sa banlieue. Également, la banque a dévoilé une promesse d’investissement de 30 millions de dollars dans le projet du Grand Paris, dont 14 millions ont déjà été versés.
Au-delà de vouloir s’implanter localement, notamment en promouvant des actions de proximité auprès d’associations et de communautés, la banque souhaite s’insérer davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique. À l’échelle mondiale, JP Morgan a annoncé vouloir investir la somme de 2.500 milliards de dollars afin de favoriser le développement durable dans les dix prochaines années. Une opération séduction qui semble vouloir faire oublier certains déboires passés. En 2007, la banque JP Morgan avait été accusée d’être l’un des principaux acteurs de la crise des subprimes, à travers des prêts hypothécaires risqués. Après avoir dû débourser 13 milliards de dollars en 2013 auprès du département américain de la justice, le groupe semble souhaiter faire oublier son image de faiseur de crise.
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