En Colombie, ce sont toutes les dérives d’un Etat néolibéral violent à la solde des multinationales qui provoque aujourd’hui la colère de la population exsangue par les mesures sanitaires.
En Colombie, l’horreur est dans les rues. Depuis le 28 avril, la population a lancé une grande mobilisation nationale pour protester contre la corruption, la pauvreté, l’impunité de l’oligarchie dominante et demander la démission du Président Iván Duque. Ce dernier a répondu à la population laissant l’armée et la police tirer à balles réelles sur les manifestants pacifiques, plongeant de nombreuses villes colombiennes dans le chaos et la peur.
Selon des ONG locales, une quarantaine de manifestants ont ainsi été tués, des centaines d’autres ont été agressés et blessés par les forces de l’ordre ou sont portés disparus. Des violences sexuelles ont également été commises. Face à cette répression sanglante, le peuple Colombien est plus uni que jamais pour faire cesser le joug d’un Etat néolibéral barbare et corrompu. Les colombiens appellent la scène internationale à faire pression sur leur gouvernement pour qu’il cesse ses exactions.
Une réforme fiscale symbolique des inégalités du pays
La situation en Colombie s’est détériorée sous l’effet de la pandémie de Covid-19. En effet, les restrictions sanitaires ont fait augmenter le chômage de plus de 3% en provoquant la faillite d’innombrables petits commerces et entreprises selon la Direction administrative nationale des statistiques (DANE).
Résultat, en 2020, le PIB a chuté de 6,8% et le chômage a atteint 16,8%, tandis que 42,5% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Malgré l’explosion de la précarité de la population, le gouvernement d’Iván Duque, au pouvoir depuis 2018, a voulu mettre en place une réforme fiscale qui élargissait la base d’imposition sur les revenus aux classes moyennes et basses, ainsi qu’une augmentation de la TVA de 19 % sur les biens et les services.
En pleine récession, le gouvernement colombien a donc provoqué la colère de la population en essayant d’instaurer cette réforme fiscale visant à collecter près de 6,3 milliards de dollars grâce, entres autres, à des « taxes vertes » sur l’essence, le diesel, les biocarburants, l’alcool qui auraient pénalisé le quotidien de la population, tout en réduisant l’impôt sur les sociétés.