Comment les industriels vendent des « faux aliments » pour nous tromper et maximiser les profits


Par Foodwatch

Nous menons des enquêtes depuis plusieurs années sur les fraudes alimentaires. Le constat est sans appel : le phénomène continue de prendre de l’ampleur et touche tous les types de produits. Potentiellement aucun rayon, aucun aliment ni boisson n’y échappe. Ils ont peut-être même déjà atterri dans votre caddie. Et pourtant, vous n’en avez jamais rien su !

Le palmarès des produits les plus fraudés

Les fraudes alimentaires se multiplient en France et en Europe. Pour preuve, les saisies effectuées chaque année dans le cadre de l’opération Opson, coordonnée par Europol et Interpol, ne cessent d’augmenter et confirment qu’aucune denrée ni aucun pays ne sont épargnés. En 2020, environ 12 000 tonnes de produits illégaux et potentiellement dangereux ont ainsi été saisis avant d’être commercialisés dans les rayons des supermarchés. On ignore néanmoins la proportion d’aliments fraudés qui sont passés à travers les mailles du filet et ont atterri dans nos assiettes. Mais les chiffres et les faits relevés dans notre enquête et dans certains rapports de la Répression des fraudes en France sont aussi implacables qu’affolants :

  • 1 poisson sur 2 est non-conforme : mensonges sur l’étiquette, soucis d’hygiène ou allergènes non-mentionnés ;
  • 50% des épices sont frauduleuses dont 59% des poivres ;
  • 43% des miels présentent des défauts de composition, de qualité ou sont faussement étiquetés français. Certains n’ont jamais vu l’ombre d’une ruche tant ils sont adultérés chimiquement ;
  • Un vendeur sur deux de volailles (poulet, dinde, canard, oie et pintade) triche, notamment sur les labels de qualité fermier (AOP, IGP, Label Rouge) ;
  • 1 produit bio sur 12 contrôlé ne l’est pas autant qu’il le prétend. Dans les Alpes Maritimes, ce chiffre monte même jusqu’à plus de 30%. En plein boom, ces produits bio attirent les fraudeurs y voyant de l’argent facile à faire…
  • Des vins du Languedoc sont frauduleusement rebaptisés Pomerol, Margaux ou Saint-Julien. Non, ce fleuron économique français n’échappe pas aux fraudes !
  • Des chevaux impropres à la consommation, bourrés d’antibiotiques, pénètrent aujourd’hui encore la chaîne alimentaire en catimini ;
  • De l’huile de tournesol à un euro le litre se transforme en huile d’olive vendue dix fois plus cher grâce à l’ajout de… chlorophylle ;
  • Du thon avarié est injecté d’additifs dangereux pour avoir l’air frais. Il est ensuite revendu comme si de rien n’était !

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