Le cas Alexeï Navalny, après son pseudo-empoisonnement qui tenait littéralement de la farce absurde, vient de changer de style pour devenir un naufrage digne de celui du Titanic, avec sa pseudo-enquête sur le palais de Poutine qui a été totalement démystifiée, et surtout la publication d’une vidéo montrant son bras droit demandant de l’argent à un employé de l’ambassade britannique en Russie, que le FSB considère comme un agent du MI6.
Preuves du non-empoisonnement d’Alexeï Navalny
Suite à mon dernier article sur le pseudo-empoisonnement d’Alexeï Navalny, les nouveaux faits apportés tant par l’équipe de Navalny que par les Occidentaux n’ont fait que rajouter une couche de ridicule à cette farce déjà bien absurde.
Après le Novitchok dans le thé ou sur la tasse, puis sur ses sous-vêtements, puis sur une bouteille d’eau, achetée en réalité par Maria Pevtchikh au magasin de l’aéroport, ce qui a détruit cette version, les soutiens de Navalny sont revenus à l’histoire du caleçon recouvert de Novitchok.
Sauf que bon nombre des points que j’avais exposés dans mon article de l’année dernière restent vrais quelle que soit la version, et montrent qu’Alexeï Navalny n’a absolument pas été empoisonné au Novitchok. La première est que le Novitchok est très volatil, comme l’a montré l’exemple de l’empoisonnement du banquier Ivan Kivelidi en 1995. Le Novitchok étalé sur son téléphone a non seulement tué Kivelidi et sa secrétaire, mais il a aussi rendu malade une dizaine de personnes dont huit policiers qui étaient venus inspecter son bureau pour découvrir ce qui l’avait tué.
Or rien de tel dans l’affaire Navalny. Ni les gens qui étaient à côté de lui dans l’avion, ni le personnel de bord, ni les médecins qui se sont occupés de lui à Omsk ne sont tombés malades, alors qu’aucun n’avait de combinaison de protection ! Ce qui aurait dû être le cas si ses caleçons avaient réellement été recouverts de Novitchok (ce dernier aurait commencé à s’évaporer à cause de la chaleur corporelle).
Le deuxième fait scientifique qui ne change pas quelle que soit la version, c’est le fait que s’il avait survécu à un empoisonnement au Novitchok, Alexeï Navalny devrait être lourdement handicapé, comme l’était Andreï Jelezniakov, un des scientifiques qui travaillait sur le Novitchok à l’époque de l’URSS.
Lors d’une expérience, sa hotte aspirante n’a pas fonctionné et Jelezniakov a été contaminé par du Novitchok. Comprenant immédiatement ce qui lui arrivait, il a reçu rapidement un antidote. Malgré cela, il a perdu l’usage de ses jambes, souffrait de faiblesse dans les bras, était incapable de lire ou de se concentrer, a développé de l’épilepsie, une cirrhose et une dépression !
Même si son état s’est un peu amélioré après plusieurs mois, Jelezniakov est resté très faible, soumis à de régulières crises d’épilepsie, et son foie était détruit. Il est mort six ans à peine après cet empoisonnement accidentel.
Maintenant comparez avec Navalny qui publiait des photos de lui en pleine forme avec sa femme peu de temps après être sorti du coma ! Une telle récupération est impossible à cause de la nature même des dégâts que fait le Novitchok.
En effet, je rappelle que le Novitchok désactive de manière irréversible l’acétylcholinestérase (l’enzyme qui dégrade l’acétylcholine, un neurotransmetteur) là où il a eu le temps d’agir. Aucune thérapie ne peut restaurer son activité après qu’elle a été désactivée par le Novitchok. Alexeï Navalny ne peut donc pas avoir été empoisonné au Novitchok et être dans l’état dans lequel il est actuellement. Cela est scientifiquement impossible.
Et sa tentative de confirmer cette histoire délirante en « appelant » prétendument un de ses empoisonneurs du FSB n’est qu’un faux grossier qui est venu confirmer qu’il s’agit d’un énorme mensonge.
Pour commencer, si un agent de l’équipe du FSB qui suit Navalny depuis quatre ans (comme l’a déclaré l’équipe du blogueur) l’avait au téléphone, il reconnaîtrait immédiatement sa voix (qui est très facile à reconnaître) et raccrocherait immédiatement.
Deuxièmement, comme l’ont souligné de nombreux experts connaissant bien les procédures des services secrets russes, aucun agent du FSB ne parlerait d’une mission ou ne ferait un rapport par téléphone. JAMAIS ! Pour des raisons évidentes de sécurité.
Ceux qui croient réellement qu’un agent du FSB se mettrait à table au téléphone en croyant parler à l’assistant du secrétaire du Conseil de Sécurité de la fédération de Russie, feraient bien de revenir sur terre et d’arrêter de croire aux contes de fées.
Un agent du FSB ne parle pas d’une opération avec quelqu’un qui ne fait pas partie des personnes impliquées dans l’opération, et encore moins par téléphone sur une ligne non sécurisée ou avec quelqu’un d’une autre administration, comme l’a révélé Iakov Kedmi, qui est un ancien des services secrets israéliens. Comme il l’indique, un agent du FSB ne rapporte qu’à son officier supérieur, et à la fin d’une opération les agents font un rapport écrit à leur supérieur, qui lui-même fait un rapport écrit. Point. Et la discipline ainsi que les procédures au sein du FSB sont très strictes.
De plus, comme l’a souligné l’agence RIA FAN dans un article, l’homme qu’on nous présente comme un des agents du FSB spécialiste en chimie, chargé de « nettoyer » les traces, s’avère ne rien y connaître en chimie, ne sait pas réellement ce qu’il est venu faire à Omsk et se contredit lui-même à différents moments de la conversation.
Une histoire farfelue d’empoisonnement
Et cette histoire farfelue d’empoisonnement a définitivement pris l’eau lorsque les médecins de la Charité de Berlin ont publié les analyses de sang (sauf celles concernant le Novitchok) et le tableau clinique de Navalny lorsqu’ils l’ont pris en charge.
Ces données révèlent que Navalny semble bien souffrir d’une pancréatite (taux de lipase et d’amylase plus élevées que la normale), mais aussi d’une infection bactérienne à Staphylocoque doré, et des problèmes de rein.
Les données révèlent aussi la présence de lithium dans son sang. Or le lithium sert dans le traitement des troubles bipolaires. Des troubles qui expliqueraient bon nombre de comportements du blogueur.
Si on y regarde de plus près, les symptômes de Navalny ne sont pas ceux d’un empoisonnement au Novitchok. Le rapport des médecins allemands indique qu’au départ d’Omsk, Navalny avait les pupilles dilatées, et qu’elles ne réagissaient pas à la lumière. De manière étrange, une fois l’avion où il se trouvait avec Maria Pevtchikh arrivé en Allemagne, ses pupilles étaient contractées !
Or le Novitchok provoque une hyper-contraction des pupilles (la personne a alors ce que l’on appelle des pupilles en tête d’épingle). Si Navalny avait été exposé au Novitchok en Russie, il aurait dû avoir les pupilles contractées à son départ pour l’Allemagne et pas seulement à l’arrivée.
Pareil pour les symptômes dont il a parlé lors d’une interview en Allemagne, en octobre 2020 (sensation de mort imminente qui ressemble à une grosse attaque de panique, sueurs froides, confusion, vision floue). Ceux-ci correspondent plus à une crise d’hypoglycémie sévère (qui peut mener à des convulsions, au coma et à la mort) qu’à un empoisonnement au Novitchok.
Or si Navalny souffre de pancréatite, il y a de forte chances pour qu’il ait développé un diabète pancréatique, qui se manifeste par une instabilité de la production non seulement de l’insuline, mais aussi du glucagon, l’hormone chargée de faire remonter la glycémie. Sans glucagon la glycémie chute et cela peut aller jusqu’à une hypoglycémie sévère.
Rajoutez à cela le fait que Navalny suivait un régime pour perdre du poids et qu’il a bu de l’alcool la veille de son départ (or l’alcool a un effet hypoglycémiant), et vous avez le cocktail parfait pour une hypoglycémie sévère qui aurait pu lui être fatale. Avec tout ça rien d’étonnant qu’il soit tombé dans le coma. Nul besoin de Novitchok.
Le faux grossier concernant le « palais de Poutine »
Faux-empoisonnement, faux-aveux d’un agent du FSB, il semble que Navalny n’avait pas commis assez de faux et usage de faux. Alors malgré sa condamnation pour diffamation suite à sa pseudo-enquête contre une société de restauration scolaire de Moscou (condamnation pour laquelle lui, Sobol et FBK doivent 88 millions de roubles de dommages et intérêts), il a décidé de récidiver avec une enquête sur le « palais de Poutine ».